L’anecdote suivante illustre bien le défi que pouvait représenter l’installation dans une colonie au milieu des années 1930 : « L'abbé Philippe Anctil, premier servant pour la mission d’Esprit-Saint, qui englobait alors le territoire de la Trinité-des-Monts, est de petite stature et de santé délicate. Il ne supporte pas la grosse nourriture et transporte avec lui de la crème de blé et des petits pois verts. Le dimanche 10 octobre 1936, il chante la première messe dans le camp de l’inspecteur, car le camp-église n’est pas encore prêt. Il prend la parole et explique aux colons de long en large les futures besognes à accomplir, la lourdeur des tâches qui les attend, le climat trop chaud, l’éloignement et… éclate en sanglots. Le lendemain, l’abbé Anctil démissionne. Il ne sera resté que le temps d’une messe! »
Source : Danielle Dufresne, Reflets d’une région. Rimouski-Neigette, Septentrion, Québec, 2007, p. 55.