Childhood summertime

From the steps of St. James Church, Nelligan loved to contemplate the St. Lawrence River.

“They told me that the young poet often came to sit on the church steps at Saint James the Apostle. For hours, through the trees swaying in the wind, he would gaze out at the waves of the majestic river.” (Paul Wyczynski, Nelligan à Cacouna, p.67)

Photo source :
Antonio Sirois Family Collection
Background : sunset photo by Yvan Roy
 

Cows grazing in the nearby fields. The farmer’s children had to fetch the cows from the pastures for the evening milking.

There is no doubt that some Nelligan poems were influenced by Cacouna’s beauty and charm. Many of his works include elements taken directly from the landscape of this rural community: its enchanting vistas and colours, its daytime or nighttime ambience. His pastoral poems are filled with delightful language and imagery.

In the poem, “Presque berger” (“Almost Shepherd”), the narrator sits at ease in the summer night with moonlight rippling over the barn and bakehouse. Nelligan admirably evokes a peaceful night settling softly on a country landscape. (Paul Wyczynski, Nelligan à Cacouna, p.65-66)

Photo source :
Mary-Ann Dunnigan, Réal Rioux Collection

 

Les Brises ont brui comme des litanies
Et la flûte s’exile en molles aphonies.

Les grands bœufs sont rentrés. Ils meuglent dans l’étable
Et la soupe qui fume a réjoui la table.

Fais ta prière, ô Pan ! Allons au lit, mioche,
Que les bras travailleurs se calment de la pioche.

Le clair de lune ondoie aux horizons de soie :
Ô sommeil! Donnez-moi votre baiser de joie.

Tout est fermé. C’est nuit. Silence… Le chien jappe.
Je me couche. Pourtant le songe à mon cœur frappe.

Oui, c’est délicieux, cela, d’être ainsi libre
Et de vivre en berger presque. Un souvenir vibre

En moi… là-bas, au temps de l’enfance, ma vie
Coulait ainsi, loin des sentiers, blanche et ravie !
 

... under the opaline eye of the summer moon

Even at St. James Church in the heart of the village, we are still near a vast wood to the north that opens onto the St. Lawrence, and to the south, vast fields extending to the horizon. It is in these delightful surroundings that young Nelligan dreamed of becoming a poet. And that dream had only one essential goal: to create a poetic work in which life would have all the beauty of a musical symphony.

Photo source :
Moonlight and birds, Cacouna beach , Yvan Roy 2015

 

Le violon, d’un chant très profond de tristesse,
Remplit la douce nuit, se mêle aux sons des cors,
Les sylphes vont pleurant comme une âme en détresse,
Et les cœurs des arbres ont des plaintes de morts.

Le souffle du Veillant anime chaque feuille;
Aux amers souvenirs les bois ouvrent leur sein;
Les oiseaux sont rêveurs; et sous l’œil opalin
De la lune d’été ma Douleur se recueille…

Lentement, au concert que font sous la ramure
Les lutins endiablés comme ce Faust ancien,
Le luth dans tout mon cœur éveille en parnassien

La grande majesté de la nuit qui murmure
Dans les cieux alanguis un ramage lointain,
Prolongé jusqu’à l’aube, et mourant au Matin.