Le père Rigaud est arrivé à Snag en 1948 où il a construit une chapelle, un presbytère et une cabine pour lui-même avec l’aide du frère Soucy. Bien qu’il n’était pas enseignant, il a priorisé l’éducation des enfants du village, et a commencé les classes sur un modèle adapté au mode de vie de la Première nation White River. Ce système, baptisé l’école saisonnière, permettait aux élèves d’être scolarisés pendant cinq à six mois de l’année, puis de continuer à se déplacer dans les différents camps de chasse et de pêche avec leurs parents en fonction des saisons.
Jusqu’à la fin de ses jours, le père Rigaud a regretté que le gouvernement n’ait pas choisi ce modèle d’éducation pour les Premières nations du Yukon. Cela aurait pu éviter les traumatismes produits par les pensionnats obligatoires, où de nombreux enfants autochtones ont été envoyés, coupés de leurs familles et de leur culture.
« Nous vivions comme eux, nous mangions comme eux, et nous allions dans la nature comme eux. Nous étions avec eux », disait-il dans ses dernières années, avant de décéder en 2014.
Photo : Père Rigaud devant l’église de Snag
Crédit photo : Mission des Oblats de Marie immaculée