Ces croix en fer forgé ont été trouvées lors du grand nettoyage de la rivière Mascouche en juillet 2016 et témoignent du type de monuments funéraires à l'époque du premier cimetière.Aux débuts de la colonie, les monuments funéraires étaient la plupart du temps en bois. Au XIXe siècle, les stèles en bois sont progressivement remplacées par des monuments en pierre. Ceux-ci sont onéreux; il faut non seulement payer le matériau luxueux, mais aussi le long travail du tailleur de pierre et le transport. À partir de la fin du XIXe siècle, des familles aux revenus plus modestes choisissent d’ériger une simple croix en fer forgé à la mémoire du défunt, ce qui a l’avantage d’être à la fois plus économique que la pierre et plus durable que le bois.
Les croix en fer forgé sont généralement exécutées par un forgeron local. Ce dernier se servait parfois d’un morceau de fer usagé apporté par le client, tel un bandage de roue. Certains spécimens de croix sont de véritables chefs-d’œuvre d’art populaire. Ils témoignent de diverses techniques de forge et illustrent toute une gamme de motifs décoratifs et symboliques. La fabrication de ce type de monument funéraire a cessé vers les années 1970 en même temps que la disparition du métier de forgeron.Photo: Collection Société d'histoire de Mascouche / SODAMSource: disponible sur demande au info@sodam.qc.ca
Le monument du Sacré-Coeur est construit en 1918 à l’emplacement du premier cimetière de Mascouche, en usage entre 1750 et 1907. Par l’érection de ce monument, les paroissiens de Mascouche implorent, en cette fin de Première Guerre mondiale, le Coeur Sacré de Jésus afin que cessent les hostilités. Le monument est également édifié pour commémorer les victimes de la Première Guerre mondiale, celles de la grippe espagnole et les personnes autrefois inhumées dans l’ancien cimetière.Plusieurs monuments au Sacré-Cœur sont érigés à cette époque partout au Québec. Le cardinal Elzéar-Alexandre Taschereau (1820-1898) place la province ecclésiastique de Québec sous sa protection vers 1875. Par la suite, la dévotion au Sacré-Coeur se répand un peu partout au Québec et la production artistique se répand autour de ce thème au 20e siècle. Cependant, celui de Mascouche possède un socle beaucoup plus imposant et une valeur d'art plus élevée que bien des monuments de ce type.Inscription : « 1918. La paroisse St-Henri-de-Mascouche à la gloire du Sacré Coeur de Jésus. Bénissez-nous. R.I.P. » et « Vos enfants. 1750 à 1907 ». La première inscription évoque l’année de l’installation du monument (1918), alors que la seconde rappelle que le site a été utilisé comme cimetière entre 1750 et 1907.Source: BERGERON-GAGNON INC. Église, presbytère et ancien couvent de Saint-Henri-de-Mascouche; salle du conseil et monument du Sacré-Cœur. Évaluation de l’intérêt patrimonial, novembre 2011, 91 p.
Le monument du Sacré-Coeur est élevé pour commémorer les victimes de la première guerre mondiale et de la vague d'épidémie de grippe espagnole.Cette grippe a fait ses premières victimes au mois d’octobre 1918. Elle provient de l'Europe par des soldats qui revenaient de la guerre. La propagation est telle que l’État a dû adopter des mesures d'hygiène exceptionnelles. Entre autre, le système d’hygiène publique impose la fermeture des écoles, des cinémas, des théâtres et de tous les lieux publics, afin de ralentir l’épidémie. Malgré toutes ces précautions, la grippe espagnole amènera la mort de 13 000 Québécois avant la fin de l’année 1919. Son paroxysme est durant la période du10 octobre au 20 octobre 1918. D’un coup, 500 personnes meurent à Québec et 3500 à Montréal.Selon Patrick Berche, professeur de microbiologie à l'hôpital Necker de Paris, le virus de la grippe espagnole de 1918, que l'on est parvenu à resynthétiser en laboratoire, était 10 000 fois plus virulent que la souche H1N1 qui circulait en 2005 !Source: disponible sur demande au info@sodam.qc.ca