Le centre-ville d’Arvida est caractéristique du « Civic Art », courant de l’urbanisme des années 1920-1930 qui s’inscrit dans la foulée du mouvement « City Beautiful ». En s’établissant dans la région, Alcoa désire faire d’Arvida une métropole aluminière. Ainsi, le plan « Perspective of Business District, Town of Arvida », réalisé par l’architecte et urbaniste Harry Beardslee Brainerd, projette un centre-ville monumental et moderne mettant en relation une cathédrale d’une part et l’usine de l’autre, de même qu’un centre civique et une gare. Les avenues sont entourées de jardins, où s’alignent des bâtiments symétriques d’inspiration classique.
Le centre-ville est d’abord délimité et subdivisé afin d’encourager l’établissement de commerces dans des endroits définis. Il est construit selon une certaine réglementation établie par la compagnie. Chaque bâtiment est limité à des fonctions commerciales ou institutionnelles. Des restrictions sont imposées notamment quant à l’utilisation des matériaux et à la hauteur des bâtiments. L’objectif est d’encadrer l’évolution et d’assurer l’homogénéité du centre-ville. Afin qu'ils servent de modèles concrets, la compagnie construit deux premiers édifices dans le centre-ville : le bloc A et le bloc B. Quelques bâtiments sont construits par la suite et accueillent notamment la Banque de Montréal, la Banque Royale, le Théâtre Palace, la gare et l’édifice Tremblay.
Le développement du centre-ville est ralenti par l’arrivée de la Crise économique de 1929, qui occasionne aussi un ralentissement de la production d’aluminium. Cependant, la grande demande en aluminium durant la Seconde Guerre mondiale et l’arrivée de nombreux travailleurs amènent un renouveau au centre-ville. La compagnie, par l’entremise de la Commission d’urbanisme qu’elle crée, modernise certains aspects du plan de Brainerd afin de satisfaire les différents besoins de l’époque, notamment la circulation des automobiles.
Le Marché d’Arvida constitue le premier exemple de ce changement puisque celui-ci n’est pas orienté selon l’alignement des rues, comme les bâtiments précédents. Plusieurs plans sont réalisés par la suite pour le développement du centre-ville. Le comblement de la coulée qui coupait le centre-ville entraîne un redécoupage et l’arrivée de commerces à grande surface, notamment le magasin La Baie d’Hudson en 1953 ou le nouveau Steinberg en 1957.