Église anglicane St. Michael's

La pôle institutionnel anglican

Sources: © Archives photographiques numérisées de Pierre-Fortunat Pinsonneault en ligne. Musique de Récits: Anonyme / Le livre d'orgue de Montréal (avant 1724), interprétée au violon baroque par Olivier B. Brault violoniste de renommée internationale.


La présumée première église St. Michael's

Voici la première église anglicane de Terrebonne, construite vers 1840 selon la tradition orale.

Source : © SHRT, Fonds Aimé-Despatis

À propos des ateliers du voiturier Édouard-Paschal Rochon

L’église St Michael’s s’élève sur l’emplacement qui appartient au menuisier et maître voiturier Edouard Paschal Rochon, de 1834 à 1851 environ.  À l’époque, on dénombre trois maisons dont l’une sert de résidence au couple Rochon-Quenneville, la seconde abrite leurs employés et la troisième sert de boutique de voitures. De plus, on compte deux grandes remises, une écurie et une grange où Rochon entrepose son grain.

Rochon est un patriote radical. Discret lors des soulèvements de 1837, il devient leader des Frères chasseurs du comté de Terrebonne avec Charles Guillaume Bouc. Au lendemain du soulèvement avorté au début de novembre 1838, des mandats d’arrestation sont émis et il est arrêté avec Bouc et six autres complices par les Volontaires du Royal Montreal Cavalry conduits par le colonel Wetherall.

Le 1er mars s’ouvre leur procès en cour martiale. Le 11 mars, ils sont reconnus coupables de haute trahison et condamnés à mort. En juillet, leur peine est commuée; Rochon et Bouc sont déportés en Australie. Ils embarquent sur le HMS Buffalo et arrivent à Sydney le 25 février 1840. Ils sont emprisonnés jusqu’à l’obtention de leur pardon inconditionnel le 28 janvier 1844. Rochon quitte finalement Longbottom le 9 juillet pour n’arriver à Terrebonne qu’à la mi-janvier 1845.

Son retour semble bien se dérouler jusqu’en décembre 1848. Après avoir intenté des poursuites, d’abord contre le cultivateur Ranson qui lui aurait vendu du blé dégradé, puis contre un apprenti pour non-respect de son contrat, Rochon subit deux charivaris qui tournent mal, les 14 et 15 décembre. Il est violemment battu et blessé grièvement à la tête. Il porte plainte contre ses agresseurs qui sont arrêtés et mis à procès au cours de l’année 1849.

Rentrant d’une tournée d’affaires en janvier 1850, il apprend que toutes ses installations de la rue Saint-Louis ont été réduites en cendres par un incendie que l’on croit criminel. Le 22 janvier, il quitte Terrebonne pour s’installer définitivement à la Côte-des-Neiges.

Déportation des patriotes sur HMS Buffalo en juillet 1839

Description d'Édouard-Paschal Rochon à son embarquement en juillet 1839 :

Mesure 5 pi. 3 po. 3/4,
Teint cireux sombre, peau légèrement grêlée,
Cheveux noirs,
Yeux couleur noisette foncée,
Sourcils joints,
Cicatrices au dos du pouce et de l’index de la main droite,
Large cicatrice d’une blessure au tibia de la jambe droite.


Le HMS Buffalo est parti de Québec le 29 septembre 1839 avec à son bord 58 déportés et est arrivé à Sydney le 25 février 1840.

Source : © South Australian History Hub, en ligne.

Transfert des prisonniers enchaînés de Sydney à Longbottom

Arrivée à Longbottom, Nouvelle-Galles-du-Sud, le 12 mars 1840. Sont inscrites sur leur culotte de forçat, les lettres L. B.

Source : A convict chain gang in Sydney New South Wales, City of Canada Bay Heritage Society – CCB, Longbottom Stockade.

Texte de la narration

Vous êtes devant l’ancienne église anglicane St Michael’s construite en 1895 et la maison du pasteur construite après 1915. Ces deux bâtiments constituent le pôle institutionnel anglican de Terrebonne, dernier arrêt de notre parcours.

La communauté anglaise de confession épiscopalienne ou anglicane se développe très lentement avec l’arrivée du maître-forgeron Matthew Moody en octobre 1834. La famille du cordonnier John Maw s’ajoute avant 1840. Les deux sont originaires du Yorkshire. Les effectifs de la communauté atteignent quelque 39 personnes en 1851 pour se réduire à tout au plus 28, une décennie plus tard. 

En 1844, afin de se conformer à une loi impériale en ce sens, le seigneur Joseph Masson cède un terrain près de la rue Saint-Paul au « High Reverend George J. Mountain, Lord Bishop of Montréal » pour la construction éventuelle d’une église. Il semble bien qu’aucune église n’a été construite puisque nous n’en retrouvons aucune mention dans les annuaires ni dans les recensements. 

La tradition orale veut pourtant qu’une première église St Michael’s ait été construite dès 1840, la même année que Grace Church à Mascouche. Pourtant en 1898, l’acte de vente du terrain du diocèse de Montréal au mouleur Albert Montreasor ne mentionne aucune église; tout au plus fait-il allusion à l’existence d’une maison. Aurait-elle plutôt servi d’école?

En 1842, on signale la présence de l’instituteur James Duffy et en 1851 celle de l’instituteur Sam Logan. En 1861, l’instituteur Thomas Burton enseigne à 18 écoliers de confession anglicane qui appartiennent pour la plupart aux familles Moody et Alexander.

Les membres de l’Église anglicane se rendent plutôt à Christ Church de Montréal ou Grace Church de Mascouche. Le plus souvent, ce sont les pasteurs ou des missionnaires qui desservent les deux paroisses comme l’on fait les révérends Cornwall, O’Grady ou Longbert. Il semble que les registres de la paroisse St Michael’s ne sont ouverts qu’en 1872, bien que la paroisse existe déjà en 1861.

L’église de style néo-gothique en brique rouge érigée sur une fondation de pierre bosselée est construite en 1895 sur un emplacement acheté par Matthew Moody Jr et son frère Mathias. Elle est cédée en 1908 au diocèse de Montréal de l’Église d’Angleterre. 

En 1980, le révérend Reginald Hollie doit procéder à la vente de l’église désacralisée. Il la cède aux architectes Richard Birtz et Gilbert Viau de Laval. La résidence du pasteur est vendue deux ans auparavant, en 1978. Tout au plus 18 paroissiens assistent encore aux offices religieux.

Une présentation de la Caisse Desjardins de Terrebonne, partenaire officiel.

Extract of
Le front bourgeois de Terrebonne | Circuit historique

Le front bourgeois de Terrebonne | Circuit historique image circuit

Presented by : Société du patrimoine et de l’histoire de Terrebonne (SPHT)

Get There

Download the BaladoDiscovery app (for Android and iOS) and access the largest network of self-guided tour experiences in Canada.