Aujourd’hui, les eaux de la rivière passent librement sous le pont. Pourtant, jusqu’à tout récemment, les vestiges d’une centrale électrique s’élevaient encore sur la rivière.
À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les municipalités éloignées du Saguenay, jusqu’alors non desservie par le réseau électrique, s’apprêtent à faire un pas dans la modernité. Le Gouvernement du Québec décide de passer à l’action en créant, en 1945, l’Office provincial de l’électrification rurale. Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, c’est la Compagnie Électrique du Saguenay qui a la responsabilité d’élaborer le premier programme d’électrification des municipalités éloignées. Au début de septembre 1949, le Gouvernement du Québec autorisait l’Office provincial de l’électrification rurale d’investir sur la rivière Petit-Saguenay, la somme de 50 000 $. Au total, les coûts de construction auront été de 165 000 $. Il s’agit du premier barrage, construit conjointement, par l’Office de l’électrification rurale et une coopérative issue du milieu. Auparavant, le gouvernement ne finançait que les lignes électriques reliant les municipalités aux centrales.
Un an plus tard, presque jour pour jour, le barrage est enfin inauguré. Construite sur la rivière Petit-Saguenay à la hauteur de la chute Saint-Antoine, la centrale de Petit-Saguenay, qui générait 300 chevaux-vapeur était suffisamment puissante pour alimenter les petites municipalités des alentours, soit L’Anse-Saint-Jean, Rivière-Éternité et Saint-Félix-d’Otis. L’ère moderne arrivait enfin dans le Bas-Saguenay.
En 1963, le barrage de Petit-Saguenay est fortement affecté par les inondations. Il est acquis deux ans plus tard, par Hydro-Québec, dans le contexte de la nationalisation de l’électricité. Inactif, on soulève déjà, en 1979, des risques d’effondrement de la structure, mais celle-ci tient bon jusqu’en 2015, moment où il est décidé de démolir le vestige.