Luther Parker naît en 1800 près de la frontière entre le Québec et le New Hampshire. Dès l’âge de 19 ans, il achète, avec son père et son frère ainé, des terres près du premier lac Connecticut.
À cette époque, au début des années 1820, il passait l’été à défricher et le reste de l’année à enseigner. Monsieur Parker est diplômé de l’académie de New Ipswich, près de sa ville natale de Temple au sud de l’état.
En 1783, après la Guerre d’indépendance, le traité de Paris avait mal défini la frontière entre le New Hampshire et le Canada. Plusieurs pionniers de la région avaient payé leur terre à la compagnie Eastman, mais le New Hampshire les considérait comme des squatters.
En 1824, l’État décide d’affirmer sa juridiction sur la région. Il accorde à chaque pionnier le lot en sa possession jusqu’à concurrence de 200 acres, à condition qu’il réside sur place. Luther Parker cet hiver-là enseigne dans l’état de New York. Il se retrouve sans terre ! Et il n’est pas seul : 73 colons perdent ainsi une partie ou la totalité de leurs propriétés.
La constitution de la République de l’Indian Stream a été adoptée le 9 juillet 1832, à 56 voix contre 3. Ce document, qu’il a rédigé en bonne partie, comprenait notamment une charte des droits et une série d’articles sur les responsabilités des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.
La situation s’envenime violement. Luther Parker séjourne même en prison, laissant sa femme et ses enfants à la maison. Il quitte la région peu de temps après, fatigué des inquiétudes et des conflits pour s’établir au Wisconsin avec sa famille.
En 1840, la municipalité de Pittsburg est fondée et deux ans plus tard la définition de la frontière est établie par le traité Webster-Ashburton. Après 60 ans d’attente, le territoire de l’Indian Stream avait enfin une patrie.