En marchant vers le prochain arrêt, vous pourrez apercevoir un bâtiment qui porte l'insigne « Gray Gables ». Les Green Gables d'Anne donnent ici place au Gray Gables de Linda Blagrave!
L’architecture de ce bâtiment est typique des constructions de l’époque, avec un revêtement en planches de bois ou qui imitait les bardeaux. Ce type de finition était courant parce qu’il était économique à produire et offrait une isolation raisonnable.
Le toit à deux versants, légèrement pentu, est une caractéristique classique des maisons rurales québécoise. Il permettait de bien gérer la neige en hiver. Les lucarnes de chaque côté du toit principal apportent de la lumière naturelle à l'étage supérieur, ce qui indique un effort pour rendre l'espace habitable plus lumineux et fonctionnel.
La galerie à l'avant, avec son toit intégré, est un élément omniprésent dans l'architecture de la province. Elle servait à protéger les visiteurs des intempéries et à créer un espace de transition entre l'intérieur et l'extérieur. Les fenêtres avec des carreaux multiples en haut étaient aussi fréquentes dans les habitations de cette période.
Location de chambres
Pour s’assurer des revenus après le décès de son mari, Maggie Boyce loue ses quatre chambres vides aux touristes de la région, mais aussi aux personnes âgées, aux personnes seules et aux employés de l’extérieur qui viennent travailler à Rawdon. Linda Blagrave, la fille du couple, met la main à la pâte et assure la transformation de cette résidence familiale en maison de chambres. Voyez-vous l’agrandissement du bâtiment sur le côté droit? À la fin des années 1940, cette extension permet d’ajouter des chambres, une salle de bain et une salle à manger à la maison. L’été, l’achalandage est si grand que Linda et sa mère embauchent une employée supplémentaire! À trois, elles cuisinent, s’occupent des invités, nettoient, rénovent et divertissent la clientèle.
Bien avant que Rawdon devienne une destination prisée pour les sports hivernaux, les saisons froides sont plutôt tranquilles ici. Maggie et sa fille passent donc leurs hivers à Montréal, chez un oncle. Linda étudie pour être infirmière et travaille dans un hôpital.
Une grande artiste
À son 18e anniversaire, Linda Blagrave reçoit de la peinture à l’huile qui lui donne le goût de créer ses propres productions artistiques. Son assiduité lui permet de développer un talent qui ne passe pas inaperçu. Ses œuvres témoignent de la vie traditionnelle de Rawdon, à Sainte-Julienne et à Sainte-Béatrix. Fondatrice du Rawdon Artist Circle, Linda en est également la présidente pendant de nombreuses années. Son énergie débordante, ses œuvres magnifiques et son implication dans de nombreux projets communautaires, dont la Légion canadienne et le premier défilé de la fête du Canada à Rawdon, ont marqué la communauté. Ce bâtiment demeure un témoin de la vie et du travail de Linda Blagrave, à Rawdon.