Les Malécites

Wulust’agooga’wiks – Peuple de la belle rivière

Le territoire ancestral des Malécites, avant 1800. À l’ouest, les Penobscots (région de la Beauce actuelle) ; à l’est, les Micmacs (Gaspésie actuelle).
 
Les Malécites font partie de la Confédération Wabanaki (Penobscots, Passamaquoddy, Abénaquis du Maine, Micmacs) et, pour cette raison, ont été souvent confondus avec les autres membres de leur confédération. En effet, les Français les appelaient Passamaquoddy, se référant à l’endroit où plusieurs Malécites ont vécu, c’est-à-dire la vallée de la baie de Passamaquoddy. Ils ont été aussi surnommés Etchemins. Leur territoire s’étendait entre Lévis et Rimouski, et du fleuve Saint-Laurent jusqu’à la côte Atlantique au Nouveau-Brunswick. Ils s’y déplaçaient principalement par voies navigables. Ils ont rapidement été reconnus comme maîtres dans l’art de la construction, de la navigation et du portage de canots. Leur rivière de prédilection était la rivière St-Jean, « Wolastoq », d’où leur appellation. La présence des Malécites sur ce vaste territoire remonte vraisemblablement à au moins mille ans.

Source: Brochure «Politique culturelle» de la PNMV (2015) et dépliant «Maison Dennis-Launière», PNMV

Les années 1800 … Tentatives d’établissement

Localisation des terres de Viger, de Whitworth et de Cacouna.
 
Ce peuple nomade fréquentait, l’été, les abords du fleuve pour pêcher et chasser. Au début du 19e siècle, les Malécites campaient durant la belle saison à la sortie de la rivière Verte et montaient passer l’hiver dans le bois.
 
En 1826, une trentaine de familles formèrent un établissement dans le canton de Viger, d’où le nom actuel de Malécites de Viger. C’est l’une des premières concessions foncières accordées à des Autochtones au Québec. Ces terres ont cependant fait l’objet de contestations de la part de la population avoisinante, qui a demandé au gouvernement canadien de les reprendre.
 
Les hommes ne s’adonnaient guère à la culture, préférant la chasse qui leur rapportait peu puisque le gibier se faisait de plus en plus rare, tandis que les femmes s’occupaient, l’été, à la récolte de petits fruits et à la fabrication d’utiles paniers d’écorce qu’elles vendaient parfois aux habitants. Durant l’hiver, très pauvre et démunie, cette nation était souvent victime de diverses maladies.
 
En 1869, les Malécites ont dû rétrocéder leurs terres et les lots ont été vendus aux enchères l’année suivante.
 
En 1876, le gouvernement fédéral crée la communauté de Whitworth (à environ 25km de Rivière-du-Loup, direction sud-est). Les Malécites ont tenté en vain de cultiver cette terre impropre à l’agriculture.Ils l’ont finalement abandonnée et se sont installés autour de Cacouna qu’ils habiteront pendant plusieurs générations.
 
Source photo: Ernest Mercier, coll. Lynda Dionne et Georges Pelletier. Texte: Brochure «Politique culturelle» de la PNMV (2015) et dépliant «Maison Denis-Launière», PNMV

Au temps des touristes

Campement temporaire près de la pointe de la Fontaine Claire où les Malécites profitaient de l’achalandage touristique pour vendre leurs productions artisanales.
 
Vers 1860, alors établis sur une réserve dans le canton de Viger, les Malécites, en été, se déplaçaient en bordure du fleuve et installaient leur campement temporaire près de la pointe de la Fontaine Claire. Là, ils s’adonnaient à la production d’objets d’artisanat, au grand plaisir des touristes qui, intéressés à leur art, marchandaient et achetaient des souvenirs à rapporter de leur séjour à Cacouna.
 
Devant leurs wigwams, les femmes tressaient des paniers en éclisses de frêne qu’elles entrelaçaient de foin d’odeur ramassé près du rivage, des chapeaux de paille et de beaux éventails de plumes tandis que leurs hommes offraient leurs services comme guides pour des excursions de chasse ou de pêche et, entre deux voyages, façonnaient de petits canots d'écorce.  
 
La production d’objets faits à la main, leur principale source de revenus, était essentielle à leur subsistance. Les gens de l’endroit leur achetaient des paniers en hart rouge, fort utiles pour la cueillette des légumes et des fruits. Les blanchisseuses de la rue du Port (Quai) et celles travaillant dans les hôtels s’en servaient pour transporter leur lessive.
 
Source photo: Edward Jump, Canadian Illustrated News14-09-1872, p.168, gravure coloriée à la main (détail), coll. Mrs Hugh Welsford

Habitants de la réserve

Village indien près de la pointe de la Fontaine Claire, vers 1900.
 
Vers 1880, quatre familles autochtones y habitaient à l’année. Elles se logeaient dans des petites cabanes dont elles avaient récupéré les matériaux de la réserve de Saint-François (Viger). En tout, dix-sept personnes demeuraient dans deux habitations. Le chef Jean Athanase, Noël Aubin, James Gray et la veuve Marie Lagacé avaient élu domicile à Cacouna.
 
Lorsqu‘arrivait l’été, d’autres familles malécites venaient les rejoindre : elles montaient jusqu’à quatorze cabanes temporaires pour s’abriter près du fleuve. Au petit village de la Fontaine Claire, la population malécite résidante atteignit alors vingt personnes et cette occupation permanente obligea le ministère des Affaires indiennes à acheter, en 1891, un morceau de terre de soixante pieds de large, compris entre la route de la Grève et le fleuve, pour en faire la réserve de Cacouna. Les familles Denis, Brière et Launière adoptèrent aussi cet endroit.
 
 
Sources
Photo : Carte postale S. Belle, coll. Richard Michaud
Texte : Dossier du journal EPIK, La Fontaine Claire au cœur de Cacouna, écrit par Lynda Dionne et Georges Pelletier
 

1989 - PNMV : 11e nation autochtone du Québec

Le drapeau de la Première Nation Malécite de Viger flotte devant le Centre administratif de la Nation à Cacouna.
 
Contrairement aux autres nations autochtones du Québec, les Malécites ne sont pas regroupés sur un territoire restreint. Ils sont dispersés sur l’ensemble du territoire québécois et sont intégrés à la population «allochtone».
 
En 1987, environ cent trente Malécites se sont réunis à Rivière-du-Loup pour y élire un chef et un conseil de la nation. En 1989, l’Assemblée nationale du Québec les a officiellement reconnus comme onzième nation autochtone du Québec. En 1998, les Malécites ont fait construire sur leur lot de Cacouna un édifice qui loge les bureaux du conseil de bande. Le territoire de la nation se limite aujourd’hui aux réserves de Whitworth et de Cacouna (la plus petite réserve au Canada). Les Malécites de Viger refusent de se voir confinés dans leurs réserves et celles-ci ne comptent aucun commerce ni résidence permanente autre que la maison Denis-Launière.
 
Sources :
Photo : Yvan Roy
Texte : Dépliant «Maison Denis-Launière», PNMV
 

La maison Denis-Launière et son dernier résidant

La petite maison que le dernier résidant, le chef Joseph Launière, a occupé jusqu’à son décès en 1972.
Entre ses planches se lit la survivance de notre peuple… la nation malécite de Viger.
 
Lieu de discussions, de négociations, la maison Denis-Launière a protégé des intempéries le dernier des Malécites à avoir habité la réserve de Cacouna, le chef Joseph Launière qui, avec sa femme Mina, y a élevé ses 4 enfants. Il est décédé le 24 août 1972. Aujourd’hui, on peut découvrir cette maison et la vie de ses habitants au travers des objets courants de la fin du 19e siècle. La maison abrite aussi une boutique d’art autochtone «Matuweskewin», qui met en valeur le travail des artistes et artisans de la Première Nation Malécite de Viger.
 
Depuis octobre 2012, le ministère de la Culture et des Communications du Québec autorise les conseils de bande, en plus des municipalités, à donner un statut légal à un bien patrimonial. La Première Nation Malécite de Viger est la première communauté autochtone à se prévaloir de ce droit de citation. Dernier vestige de la présence historique des Malécites au Bas-Saint-Laurent, la maison Denis-Launière est le symbole de la survivance d’un peuple, un lieu rassembleur, qui favorise la promotion et la diffusion de l’histoire et de la culture des Malécites au Québec. Citée immeuble patrimonial par la Nation le 25 juillet 2013, le dévoilement de la plaque commémorative a eu lieu le 11 août suivant au 217, rue de la Grève, à l’occasion de l’édition 2013 de l’événement annuel «Deux Nations, Une Fête».
 
Sources :
Photo : Yvan Roy (maison) et Jacques Michaud (Joseph Launière, dernier résidant)
Texte: Dépliant «Maison Denis-Launière», PNMV

Extract of
Le Cacouna maritime et ses lieux-dits

Le Cacouna maritime et ses lieux-dits image circuit

Presented by : Corporation de développement de Cacouna

Get There

Download the BaladoDiscovery app (for Android and iOS) and access the largest network of self-guided tour experiences in Canada.