Cette belle demeure de notable, construite en 1830, est un exemple du style dit georgien, du nom des rois George qui régnèrent en Angleterre au XVIIIe siècle. Elle en a les caractères principaux : c’est un cube simple, à deux étages, à deux pièces de profondeur (si on excepte l’évidente rallonge plus tardive). Sa porte d’entrée est centrée et se complète de deux rangées de petites fenêtres rectangulaires, autres caractères typiques de l’architecture georgienne. Au-dessus de la porte, la fenestration en demi-lune est un apport palladien (du nom de l’architecte italien Palladio) assez fréquent dans les maisons bourgeoises loyalistes.
Il faut noter que si le style georgien disparut aux États-Unis après l’instauration de la République pour être remplacé par un autre style dit « fédéral », il continua à se répandre au Canada, principalement au Québec et en Ontario sous l’impulsion des loyalistes d’origine américaine et fidèles au roi George III. Il a dominé la construction des résidences des descendants financièrement à l’aise des loyalistes jusque vers 1850.
La maison fut habitée, au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, par le révérend Hugh Montgomery (1812-1893), le cinquième ministre de l’Église anglicane de Philipsburg, et sa famille.
Il fut précédé dans son ministère par les révérends Charles Stewart (1807-1815), James Reid (1815-1826), Richard Whitwell (1826-1852) et C. A. Wetherwell (1852-1858).
Le révérend Montgomery, quant à lui, arriva chez-nous en 1858. Il y est resté jusqu’à la fin de sa vie, en 1893. Il repose dans le cimetière anglican de Philipsburg, sur la rue South, qui commence juste à côté de l’église Saint-Paul.
On peut voir l’église anglicane Saint-Paul, un peu plus haut sur la rue Montgomery, à l’angle de la rue South. Cette belle église d’inspiration gothique est la troisième construction anglicane de Philipsburg, datant de 1897.
La famille Montgomery possède toujours cette maison historique sise sur une rue qui porte encore leur nom.