Société

La conquête

Le 9 septembre 1759, les troupes anglaises débarquent à Kamouraska. Le 12 septembre, elles se rendent à l'embouchure de la rivière Ouelle en brûlant 55 bâtiments. Le lendemain, elles font un prisonnier, brûlent 216 bâtiments, une goélette et six chaloupes en remontant la rive est de la rivière. Le 14, elles marchent sur Sainte-Anne, brûlant 151 bâtiments, perdant un soldat tué dans une embuscade, mais elles font trois morts dans les rangs ennemis. Les Anglais se rendent jusqu'au Cap Saint-Ignace puis remontent le fleuve jusqu'à Québec.

Source image : Vue de la prise de Québec, le 13 septembre 1759, Hervey Smyth [sic], (1734-1811), Bibliothèque du ministère de la Défense nationale du Canada.

Le premier intendant à résider en Nouvelle-France

En 1665, Jean Talon est le premier intendant de Nouvelle-France à résider dans la colonie. Dès son arrivée, il désire diversifier l'économie en encourageant l'agriculture, la pêche, l'exploitation forestière, l'industrie ainsi que le commerce des fourrures. Pour peupler la colonie, trois des mesures que Talon met en place ont à elles seules un effet indéniable: la venue d’engagés, les Filles du Roy et la concession de seigneuries.

La photo ci-contre présente un portrait de Jean Talon, surnommé le réformateur, une réalisation du peintre Claude François (dit Frère Luc).

*L’expression «Filles du Roy» s’écrivant de différentes façons, nous avons respecté l’orthographe privilégiée dans chacune des sources que nous avons consultées.

Source texte : André Vachon, « TALON, JEAN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003.
Source image : Portrait de Jean Talon, par Claude François (dit Frère Luc), huile, 72,7 x 59,3 cm. 1671. Monastère des augustines de l’Hôtel-Dieu de Québec, Québec.

L'acte de concession

Source image : Acte de concession par Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France, au sieur de la Bouteillerie [Jean-Baptiste-François Deschamps], de deux lieues de terre de front sur une lieue et demie de profondeur à prendre sur le fleuve Saint-Laurent, à savoir une lieue au-dessus et une lieue au-dessous de la rivière Ouelle, celle-ci étant comprise dans ladite concession, à titre de fief et seigneurie, 29 octobre 1672, BAnQ E1, S3, P7.

Les engagés

Les seigneurs sont encouragés à embaucher des hommes pour venir travailler en Nouvelle-France. Liés par un contrat de trois ans, ces engagés reçoivent, en échange de leur travail, un petit salaire, le logement et le voyage par bateau.  Ce sont des gens de métier, célibataires, âgés de 16 à 40 ans. À la fin de leur contrat, ils peuvent rester ici pour défricher une terre et se construire une maison de ferme ou retourner en France.

« Un immigrant qui se met au service d’un employeur dans la colonie. On l’appelle également “trente-six mois” parce qu’il s’engage habituellement pour une durée de trois ans. Il est en général jeune, dans la vingtaine, célibataire et originaire de l’ouest de la France. En échange de son travail, il est logé, nourri et vêtu, et il reçoit un salaire et est défrayé de la traversée vers le Canada. On lui accorde parfois une avance sur ses gages avant de quitter la France. L’employeur a aussi la charge de payer son retour. »

Source texte : Les engagés et les domestiques, musée canadien de l’histoire. Repéré à https://www.museedelhistoire.ca/musee-virtuel-de-la-nouvelle-france/population/groupes-sociaux 

Jean-Baptiste François Deschamps de La Bouteillerie

Originaire de France, « son titre de La Bouteillerie lui vient de son aïeule Suzanne Le Bouteiller, dame de La Bouteillerie. » Jean-Baptiste François est agriculteur quand il s'embarque en 1671 avec deux charpentiers, deux maçons et quatre manœuvres.

L’année suivant son arrivée à Québec, il épouse, Catherine-Gertrude Macard, fille de Marguerite Couillard et Nicolas Macard dit Champagne arrivé en Nouvelle-France en 1640 comme commis de la Compagnie des Cent-Associés. Quelques jours après son mariage, Jean-Baptiste reçoit de l’Intendant Talon la concession de la seigneurie de Rivière-Ouelle, ou de La Bouteillerie.

C'est un des rares hommes de sa condition à se consacrer uniquement à sa seigneurie. Sa femme décède à la naissance de leur cinquième enfant. En 1701, il épouse Jeanne Le Chevalier (-1716), veuve de son premier censitaire Robert Lévesque. Ils n’ont pas d’enfants. Lévesque est fort probablement un des deux charpentiers arrivés sur le même navire que Deschamps en 1671. Au décès de Jean-Baptiste, la seigneurie passe à ses fils : Charles-Joseph et Henri-Louis Deschamps. Aucun des deux n’habite la seigneurie.

Source texte : Nive Voisine, « DESCHAMPS DE LA BOUTEILLERIE, JEAN-BAPTISTE-FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003.

Seigneurie de La Bouteillerie

Le fils du premier seigneur de La Bouteillerie, Henri-Louis Deschamps de Boishébert s’allie à une des plus éminentes familles de Nouvelle-France en épousant Louise-Geneviève de Ramezay (1699-1769), fille de Charlotte Denys de La Ronde et Claude de Ramezay (1659-1724), gouverneur de Trois-Rivières et onzième gouverneur de Montréal.

Pour en savoir plus sur Henri-Louis Deschamps de Boishébert, suivez ce lien :
http://www.biographi.ca/fr/bio/deschamps_de_boishebert_henri_louis_2F.html

De nouveaux propriétaires, les Perrault

Avec le négociant Guillaume-Michel Perrault (1726-1790), qui achète la seigneurie en 1774, commence une nouvelle ère. Son héritier et neveu, Jacques-Nicolas Perrault (1750-1812), deviendra le premier seigneur habitant en permanence la seigneurie de La Bouteillerie depuis 90 ans.

Jacques Perrault l’aîné (1718-1775)

Jacques reçoit une solide formation, aidé par son père et par son épouse (Charlotte Boucher), fille de Pierre Boucher de Boucherville, militaire et coseigneur de la seigneurie de Boucherville. Par son mariage, il s’associe à une influente famille. Perrault s’occupe de traite des fourrures et de pêche et il tient un magasin général, achète des terres, se fait construire des bateaux, prête de l’argent...

Au moment du siège de Québec, sa maison est détruite et il se réfugie à Trois-Rivières avec sa famille. C’est à ce moment qu’il achète, de Charles Deschamps de Boishébert, la seigneurie de La Bouteillerie. En 1774, il vend son fief à son frère Guillaume-Michel, réfugié à La Rochelle au moment de la Conquête puis reparti faire fortune à la Martinique. Les affaires de Perrault sont bonnes et il lègue une importante fortune à sa veuve et à leurs onze enfants. Mais leurs entreprises sont vendues et l’héritage familial est dispersé, dilapidé.

La seigneurie de La Bouteillerie

La seigneurie de La Bouteillerie est concédée le 29 octobre 1672 par l’intendant Jean Talon à Jean-Baptiste-François Deschamps de La Bouteillerie. Ce Normand d’origine s’implique alors dans le développement de sa seigneurie en s'entourant de pionniers prêts à défricher un nouveau pays et à s’y implanter. La communauté compte 62 âmes en 1681 et, s'il y a 302 habitants en 1739, ce chiffre grimpe à 819 en 1765. 

En 1790, on dénombre 1 859 habitants, ce qui en fait la seigneurie la plus populeuse de la région. Cette réputation se confirme au début du XIXe siècle avec plus de 3 200 habitants en 1821, chiffre qui atteint un nouveau sommet avec 3 784 en 1831. 

Cependant, ces chiffres auraient été encore beaucoup plus importants n'eût été de la saignée démographique qu'ont connue la région et la province de 1840 à 1930, alors que 900 000 personnes ont quitté le Québec pour les États-Unis.  Les causes ont été d'abord le manque de terres cultivables pour la population majoritairement agricole toujours croissante. Très vite l'attrait des salaires dans les usines en force plus d'un à s'expatrier momentanément ou définitivement.

Il ne faudrait pas oublier un autre groupe ayant contribué à façonner l'image de Saint-Pacôme, les familles anglophones reliées au développement des moulins à scie qui ont exercé un rôle d'attraction pour la population. Les King, Power, Harding, McCannon et McGoldrick ont laissé un héritage qui subsiste encore aujourd'hui par l'architecture de certaines maisons, l'aménagement d'un terrain de golf ou encore la présence du cimetière réservé aux membres de ces familles. L'histoire étant en perpétuel recommencement, une population nombreuse du sud de Saint-Pacôme obtient la fondation de Saint-Gabriel en 1938.

Érection canonique des paroisses

Les dates de fondation des paroisses de la région au fil du temps.

Rivière-Ouelle

« Desservi par voie de mission jusqu'en 1685, date de la nomination du premier curé résidant et de l'ouverture des registres de la paroisse. […] Le territoire de cette paroisse comprend la seigneurie de la Rivière Ouelle ou de La Bouteillerie, laquelle, d'après Bouchette, fut concédée le 29 octobre 1692, au Sieur de La Bouteillerie. […] L'abbé H.-R. Casgrain dit que la paroisse doit son nom à la rivière Ouelle qui la traverse. Cette rivière doit elle-même son nom à Monsieur Ouel, compatriote de Champlain, membre de la compagnie des Cent Associés, et l'un des bienfaiteurs insignes des missionnaires Récollets, dont il était le syndic au Canada. On écrivait autrefois «Ouel et Houel», et ce n'est que plus tard que l'on a adopté l'orthographe Ouelle. Pop. 1,500. » 

Source texte : Magnan, Hormisdas, Dictionnaire historique et géographique des paroisses, missions et municipalités de la Province de Québec, 1925, p.112.

Source image : Le presbytère, l’église et le couvent vers 1877, municipalité de Rivière-Ouelle.

Source image : Le presbytère, l’église et le couvent vers 1943, municipalité de Rivière-Ouelle.

Population de Rivière-Ouelle 1681-1996

Source image : Ulric Lévesque avec la collaboration de Gemma Deschênes, 325 ans... Une grande famille. Rivière-Ouelle vous accueille 1672-1997, Corporation du 325e anniversaire de Rivière-Ouelle, 1997, p. 9.

Saint-Denis

« Desservi par voie de mission par le curé de la Rivière-Ouelle de 1838 à 1841, date de la nomination du premier curé en titre et de l'ouverture des registres de la paroisse. La première chapelle en bois fut construite en 1839. L'église actuelle, commencée en 1840, fut terminée en l'année 1856. […] Le territoire de cette paroisse a été détaché des paroisses de la Rivière-Ouelle, de Kamouraska et de Saint-Pascal. Il comprend une partie des seigneuries de La Bouteillerie et de Kamouraska. […] La seigneurie ou fief de Saint-Denis a été concédée le 12 mai 1679, à Nicolas-Juchereau de Saint-Denis, pour et au nom de son fils, Joseph. C'est en l'honneur de ce dernier que la paroisse a été mise sous le patronage de saint Denis. Le nom du saint patron de la paroisse rappelle aussi le souvenir de Denis Blanchet, fils de François Blanchet, ancien seigneur de La Bouteillerie. Pop. 760. » 

Source texte : Magnan, Hormisdas, Dictionnaire historique et géographique des paroisses, missions et municipalités de la Province de Québec, 1925, p. 316.

Source image : Fonds du Collège de Sainte-Anne, Maison Dionne construite dans la première moitié du XIXe siècle, Saint-Denis-De La Bouteillerie, Archives de la Côte-du-Sud.

La population de Saint-Denis

Source image : Recensements du Canada, 1861 à 2016, ministère de l’Agriculture, Bureau fédéral de la statistique, Statistique Canada.

Saint-Pacôme

« Un curé réside dans cette paroisse depuis 1852 et les registres paroissiaux s'ouvrent en l'année 1855. […] Le territoire de cette paroisse a été détaché de la paroisse de Notre-Dame-de-Liesse-de-la-Rivière-Ouelle. […] Le village est situé à un mille et demi de la station de Rivière-Ouelle sur le parcours du chemin de fer Canadien National, ainsi que de la gare de Saint-Pacôme, aujourd'hui Rivière-Ouelle-Est. Au sujet du choix du saint Patron de la paroisse, M. l'abbé P.A. Caron, curé actuel, nous écrit ce qui suit : « Lors de l'érection canonique, Mgr Cazeau proposa de donner le nom de Saint-Côme à la paroisse, mais les paroissiens n'en voulurent pas. Alors, dit Mgr Cazeau, nous allons la mettre sous le patronage de saint Pacôme, ce que tous acceptèrent. La paroisse de Saint-Pacôme compte aujourd'hui parmi les meilleures paroisses agricoles du comté de Kamouraska. Pop. 2,375. »

Source texte : Magnan, Hormisdas, Dictionnaire historique et géographique des paroisses, missions et municipalités de la Province de Québec, 1925, p. 605.

Source image : Côte Norbert à Saint-Pacôme vers 1920, photo: Jean-Baptiste Dupuis, Famille Norbert E. Dionne.

Saint-Pacôme

Source image : Saint-Pacôme vers 1920, Famille Norbert E. Dionne.

Saint-Pacôme

Source image : Saint-Pacôme, Famille Norbert E. Dionne.

La population de Saint-Pacôme au fil du temps

Source image : Recensements du Canada, 1861 à 2016, ministère de l’Agriculture, Bureau fédéral de la statistique, Statistique Canada.

Mont-Carmel

« Une première église fut construite en 1851, par M. l'abbé Édouard Guertin, curé de Saint-Denis, qui desservit d'abord la paroisse. La mission portait alors le nom de « Saint-Édouard ». […] Un curé y réside depuis 1859, année de l'ouverture des registres de la paroisse. Le territoire de cette paroisse a été détaché de la paroisse de Rivière-Ouelle. Pour description, voir M. et P. de Deschamps, pages 168 et 1029. La municipalité de la paroisse de Notre-Dame-du-Mont-Camel a été érigée le 1er janvier 1855, en vertu de l'Acte 18 Vict. chap. 100, section 3, paragraphe 11. Le territoire de cette paroisse s'étend derrière les coteaux qui se trouvent sur le haut du 5e rang du fief de Saint-Denis, à 3 milles de la station de Saint-Philippe-de-Néri, sur le parcours du chemin de fer Canadien National. C'est l'abbé Édouard Guertier, ancien curé de Saint-Denis, qui a suggéré à l'autorité ecclésiastique que la paroisse fût mise sous le patronage de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, qui était sa dévotion particulière. Pop. 1,350. »

Source texte : Magnan, Hormisdas, Dictionnaire historique et géographique des paroisses, missions et municipalités de la Province de Québec, 1925, p. 143.

Source image : La vieille église de Mont-Carmel, construite en 1851 et démolie en 1906, Ulric Lévesque, Notre-Dame-du-Mont-Carmel, comté de Kamouraska, 1867-1967.

La population de Mont-Carmel

(Ministère de l'Agriculture/Bureau fédéral de la statistique/Statistique Canada, Recensements du Canada, 1861 à 2016)

Saint-Philippe-de-Néri

« La paroisse fut desservie comme mission jusqu'en 1870. C'est en cette dernière année que s'ouvrent les registres de la paroisse et qu'un curé résidant y fut nommé. […] Le territoire de cette paroisse a été détaché des paroisses de Saint-Denis, de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, de Saint-Pascal et de Saint-Pacôme. […] Le village est situé sur le parcours du chemin de fer Canadien National. M. l'abbé E. Pelletier, curé actuel, nous écrit : « Le patron de la paroisse a été choisi en 1870, par Mgr C.F. Baillargeon, à cause de la grande popularité dont saint Philippe de Néri jouissait à Rome, à cette époque. Les citoyens avaient d'abord choisi saint Jean-Baptiste pour patron, en l'honneur d'un citoyen généreux, M. Jean-Baptiste Langlois, qui avait fait don du terrain de l'église, mais tous se rendirent au désir de leur évêque qui arrivait d'un voyage dans la Ville Éternelle. Pop. 792. » (Magnan, Hormisdas, Dictionnaire historique et géographique des paroisses, missions et municipalités de la Province de Québec, 1925, p.629

Magnan, Hormisdas, Dictionnaire historique et géographique des paroisses, missions et municipalités de la Province de Québec, 1925, p. 629.

La population de Saint-Philippe de Néri

Source image : Recensements du Canada, 1861 à 2016, ministère de l’Agriculture, Bureau fédéral de la statistique, Statistique Canada.

Saint-Gabriel-Lalemant

« Le 15 août 1938, une pétition est signée par 115 citoyens de ces rangs pour solliciter la faveur de constituer ce territoire en une paroisse indépendante de Saint-Pacôme. […] Le 17 janvier 1939, M. l’Abbé François St-Pierre fut nommé desservant ou vicaire économe de la paroisse de Saint-Gabriel-Lalemant. La construction de l’église et du presbytère se poursuivit tout au long de l’année 1939 et, le 3 décembre de cette même année, l’église fut bénite. Monsieur l’Abbé Paul-Émile Paquet assuma la charge de curé fondateur. »

Source texte : Municipalité de Saint-Gabriel-Lalemant. Repéré à : (http://www.saintgabriellalemant.qc.ca/pages/histoire-de-la-municipalite)

Source image : Saint-Gabriel, Famille Norbert E. Dionne.

Saint-Gabriel-Lalemant

Source image : Saint-Gabriel, Famille Norbert E. Dionne.

La population de Saint-Gabriel-Lalemant

Source image : Recensements du Canada, 1861 à 2016, ministère de l’Agriculture, Bureau fédéral de la statistique, Statistique Canada.

L’histoire à travers les recensements

De 1791 à 1829, le Bas-Canada se compose de 27 circonscriptions électorales (comtés). Le Bas-Saint-Laurent que nous connaissons aujourd’hui est alors entièrement inclus dans le comté de Cornwallis.

En 1829, dans la foulée d’une refonte de la carte électorale, le comté de Cornwallis est scindé en deux : Kamouraska et Rimouski.

Le nouveau comté de Kamouraska se subdivise alors en 11 sous-districts.

« 1840 L’Acte d’Union instaure des changements importants à la représentation électorale du Bas-Canada. Regroupés sous une même législature, le Haut-Canada et le Bas-Canada peuvent élire chacun 42 députés. Chaque circonscription est représentée par un député, sauf pour les cités de Montréal et de Québec, qui conservent chacune deux représentants. […] Cette carte compte donc 40 circonscriptions et a été utilisée pour les élections générales de 1841, de 1844, de 1847 et de 1851.

1853    Cette carte compte 62 circonscriptions et a été utilisée pour l’élection générale de 1854.

1855    Cette carte compte 64 circonscriptions et a été utilisée pour l’élection générale de 1857.

1860    Cette carte compte 68 circonscriptions et a été utilisée pour les élections générales de 1861et de 1863.

1867    Avec la proclamation de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique (AANB), le Québec retrouve ses propres institutions parlementaires.

L’Assemblée peut dès lors procéder à la délimitation des circonscriptions de la province. […] Cette carte compte 68 circonscriptions et a été utilisée pour les élections générales de 1867, de 1871, de 1875, de 1878, de 1881 et de 1886. »

Source texte : Éctions Québec

Recensement de 1851-1852

Le Québec ne faisait pas partie du Dominion du Canada et s'appelait Canada-Est.

Le Recensement de 1851 est une collection des recensements du Canada-Est, du Canada-Ouest, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse effectués à différentes époques.

Le détail par district de ce recensement indique que la paroisse (parish) de Saint-Pacôme, nouvellement fondée, n’y apparaît pas encore tout comme celle de Notre-Dame-du-Mont-Carmel.

Source image et texte : Districts et sous-districts du Recensement de 1851 : Canada-Est, Bibliothèque et Archives Canada.
 

Recensement de 1861

Il faut attendre le recensement de 1861 avant que Saint-Pacôme et Notre-Dame-du-Mont-Carmel soient considérés comme sous-districts du comté de Kamouraska.

C’est dire qu’à cette époque la population du territoire aujourd’hui situé à Saint-Gabriel est recensée dans le sous-district de Saint-Pacôme. Quant à la paroisse de Saint-Philippe de Néri, elle est formée en 1871 et se détache de Saint-Denis, Notre-Dame-du-Mont-Carmel, Saint-Paschal, Saint-Pacôme et Saint-Louis (Kamouraska).

Source image et texte : Districts et sous-districts du Recensement de 1861 : Canada-Est, Bibliothèque et Archives Canada.

Pour en savoir plus sur le recensement de 1861, suivez ce lien: http://www.bac-lac.gc.ca/fra/recensements/1861/Pages/canada-est.aspx#k)

Passeurs de mémoire - Deschamps

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Introduction - Deschamps

Sources: La seigneurie de La Bouteillerie et les environs en 1825. Extrait d’un plan de la province du Bas-Canada. (BAnQ Québec E21-S555-SS1-SSS24-P10)


Un terreau fertile pour des racines profondes…

Des familles pionnières prennent racine dans la vallée du Saint-Laurent dès le premier quart du XVIIe siècle. D’abord concentrée autour de Québec, la migration touche les deux rives du fleuve et de ses affluents, créant au passage des seigneuries et des paroisses. Plusieurs régions deviennent le berceau de familles dont la nombreuse descendance anime toujours notre société.
Peut-être vous-même, des parents, des amis ou des voisins portez ces noms souvent familiers. Avec "Passeurs de mémoire", Parcours Fil Rouge vous invite à une grande fête de famille dans vos régions d’origine.

Issu d’une famille de noblesse ancienne, Jean-Baptiste-François Deschamps naît en 1646, à Cliponville en Normandie. En 1671, il s’embarque pour la Nouvelle-France.Deschamps s’établit d’abord à Québec et l’année suivante, soit le 24 octobre 1672, il épouse Gertrude Macard (Macart), alors âgée de 16 ans. Elle est la fille de Marguerite Couillard et de Nicolas Macard, commis pour la Compagnie des Cent-Associés.

Cette union favorise l’intégration de Jean-Baptiste-François à l’élite coloniale. Quelques jours après son mariage, le 29 octobre1672, l’Intendant Talon lui concède la seigneurie de La Bouteillerie, aussi appelée de la Rivière-Ouelle. Deschamps y habite et, en quelques années, il regroupe une dizaine de familles. Ce n’est pas tant le nombre de descendants qui confère à Deschamps une place toute spéciale dans "Passeurs de Mémoire", mais bien sa contribution au développement de sa seigneurie ainsi que la nature des liens qu’il entretient avec ses censitaires. L’historien Nive Voisine le présente comme « […] un des rares hommes de sa condition à se consacrer uniquement à sa seigneurie et à la développer d’une façon rapide. [Il] passe sa vie à la Rivière-Ouelle parmi ses censitaires qui augmentent lentement en nombre et totalisent 105 âmes en 1698 et 302 en 1739. »

Du mariage de Catherine Macard et de Jean-Baptiste-François Deschamps naissent six enfants dont Charles, chanoine de la cathédrale de Québec, et Henri Louis, sieur de Boishébert, héritier de la seigneurie de La Bouteillerie et époux d’une des filles de Claude de Ramezay qui fut gouverneur de Trois-Rivières et de Montréal. Le 5 avril 1701, bien après le décès de sa femme Catherine, le 20 novembre 1681, Deschamps épouse Jeanne Chevalier, veuve de Robert Lévesque, l’un des premiers colons établis dans sa seigneurie. Deschamps est inhumé le 16 décembre 1703 à Rivière-Ouelle sous son banc seigneurial. Ses descendants, peu nombreux, s’établissent dans la région de Montréal. Une seigneurie, une municipalité et une rivière sont porteurs du nom de La Bouteillerie. 
 

Tableau généalogique Deschamps

Les tableaux généalogiques ne sont pas exhaustifs; y sont principalement intégrées les personnes mentionnées dans les circuits géolocalisés et les capsules virtuelles. Pour faciliter la consultation, la plupart du temps, les enfants décédés en bas âge et les célibataires n’y figurent pas. Certaines personnes figurent dans leur lignée sans que tous leurs ascendants y soient indiqués. Leur nom est alors dans des cases reliées par un trait rouge. Les cases teintées de gris signifient qu’il est question de la famille de l’époux ou de l’épouse dans un autre circuit Passeurs de mémoire

Cliponville

Jean-Baptiste-François Deschamps de La Bouteillerie naît à Cliponville en Normandie en 1646. Il est le fils du noble Jean Deschamps de Boishébert, seigneur de Costecoste, de Montaubert et des Landres, et d’Élisabeth Debain qui auraient eu au moins onze enfants.

Source image : Église Saint-Martin de Cliponville.

De La Bouteillerie en Nouvelle-France

Son titre « de La Bouteillerie » vient de son aïeule paternelle, Suzanne La Bouteiller, dame de La Bouteillerie. Charles des Champs, seigneur de Bois Hébert, épouse Suzanne Le Bouteiller en 1586 à Cliponville. Il est seigneur de Beuzeville-le-Guérard, Bois Hébert et Escures. Suzanne est la fille du noble Charles Le Bouteiller, seigneur de La Bouteillerie.

Le projet de s’établir en Amérique se concrétise avec la promesse que le roi aurait faite à Jean-Baptiste-François Deschamps de lui octroyer une terre. Celui-ci consent à investir son argent dans l’aventure. Il enmène avec lui des hommes qui l’aideront à défricher une concession qu’il espère obtenir. «[…] Deux charpentiers, deux maçons, quatre manœuvres pour défricher des terres […] » l’auraient accompagné sur le navire Saint-Jean-Baptiste. Parti de Bordeaux le 22 mai 1671, le navire fait escale à Dieppe avant de se diriger vers Québec. Le seigneur Deschamps est originaire de Cliponville tout comme le pionnier Jacques Thiboutot qui s’installe à Rivière-Ouelle durant la même période. Il côtoie sans doute les pionniers Robert Lévesque et Damien Bérubé, originaires des communes normandes voisines : Roquefort et Hautot-Saint-Sulpice. Ce n’est sans doute pas un hasard si on les retrouve ensemble à Rivière-Ouelle.

Un an après son arrivée à Québec, le 24 octobre 1672, Deschamps y épouse Gertrude Macard, fille de Nicolas Macard et de Marguerite Couillard. Quelques jours plus tard, l’intendant Talon lui concède la seigneurie de La Bouteillerie. Plusieurs personnages influents de cette époque de la colonie gravitent autour de la famille Macard-Couillard et forment un réseau qui inclut désormais Jean-Baptiste-François Deschamps.

Gertrude Macard

Gertrude, épouse de Jean-Baptiste-François Deschamps de La Bouteillerie, est la cinquième enfant d’une famille de six. Son père, Nicolas Macard, est originaire de Reims en Champagne. Il arrive en Nouvelle-France vers 1640 au titre de commis de la Compagnie des Cent-Associés. Gertrude connaît peu son père qui décède alors qu’elle n’a que quatre ans.

À Québec, le 12 novembre 1646, Nicolas Macard épouse Marguerite Couillard (1626-1705). Elle est veuve de l’interprète, explorateur et commis de la Compagnie des Cent-Associés Jean Nicolet, qui décède dans un accident de canot le 27 octobre 1642. Marguerite est mère de deux enfants en bas âge : Ignace et Marguerite Nicolet (1642-1722) qui épouse Jean-Baptiste Legardeur Derepentigny, membre du Conseil souverain. Elle est mère de 20 enfants avec Legardeur. 

Famille de Marguerite Couillard

La belle-mère de Jean-Baptiste-François Deschamps de La Bouteillerie, Marguerite Couillard née à Québec le 10 août 1626, est la deuxième enfant d’une famille de dix. Elle est la fille de Guillaume Couillard de Lespinay et de Guillemette Hébert, fille de Louis Hébert, apothicaire et cultivateur, et de Marie Rollet. «Guillemette est la fille de la première famille de colons de Québec. Avec son mari, Guillaume Couillard, elle lègue des terres à des fins charitables et religieuses, par exemple, à l’Hôtel-Dieu en 1659. Devenue veuve, elle vend à Mgr de Laval le terrain où sera construit le Petit Séminaire de Québec. »

La famille Couillard est associée à la famille Hébert qui fait partie de la liste des immigrants comptant le plus grand nombre de descendants mariés. La postérité matrilinéaire de Louis Hébert et de Marie Rollet est aujourd’hui très nombreuse en Amérique ; on compte 4 592 descendants en 1800. Rappelons que le couple Hébert-Rollet n’a pas de garçons.

Source image : Guillaume Couillard, monument Louis-Hébert, parc Montmorency, Québec.

Guillaume Couillard et Louis Hébert

Guillaume Couillard est charpentier et matelot pour la Compagnie des Cent-Associés à Québec. Arrivé dans la colonie en 1613, il figure parmi les pionniers de la Nouvelle-France. En 1628, Samuel de Champlain parle de lui avec éloges.
Selon l’historien Benoit Grenier : « Guillaume Couillard […] connaît, par son mariage avec la fille de l’apothicaire Louis Hébert, une ascension sociale manifeste […] Au cours de sa vie, [il] apparaît incontestablement, en plus d’être le plus grand propriétaire terrien de son temps à Québec, comme l’un des principaux notables de la ville. »

Noblesse en Nouvelle-France

En Nouvelle-France, la noblesse est constituée soit par les nobles venus de France pour s’y établir, soit par des fils d’officiers ou des soldats anoblis, soit, plus rarement, par des pionniers anoblis par le roi pour services rendus à la colonie ; c’est le cas de Guillaume Couillard. 

Depuis plus de cent ans, on n’hésite pas à affirmer dans les manuels scolaires que Louis Hébert est le premier colon de la Nouvelle-France. Les historiens qui voulaient faire la promotion de l’agriculture à l’époque de l’émigration aux États-Unis ont oublié que les premiers à faire de l’agriculture au Canada étaient des Autochtones. 

Au printemps 1617, Louis Hébert embarque pour le Nouveau Monde avec sa femme et ses enfants. En 1622, il demande que la propriété de ses terres lui soit reconnue : le fief du Sault-au-Matelot devient de fait la toute première seigneurie concédée en Nouvelle-France. On y ajoute plus tard le fief Saint-Joseph, connu sous le nom de fief de Lespinay. Guillemette en héritera. Les Couillard possèdent plusieurs seigneuries notamment celles de Beaumont et de Lespinay, puis ils développent celle de la Rivière-du-Sud à partir de 1654. Ils sont seigneurs et coseigneurs de la Rivière-du-Sud de 1654 à 1759, soit durant plus de cent ans.


 

Louise Couillard et Olivier Letardif

Louise Couillard, tante de l’épouse de Jean-Baptiste-François Deschamps de la Bouteillerie, est mariée à Olivier Letardif (Tardi). Ce dernier est présent dans la colonie au moins depuis 1621 comme interprète, commis général de la Compagnie des Cent-Associés et juge prévôt de la seigneurie de Beaupré

Dans sa biographie, l’historien Marcel Trudel rappelle que « Letardif collabore au travail missionnaire : il appuie les Jésuites, sert de parrain à des indigènes, administre même le baptême et, fidèle à l’exemple de Champlain, adopte trois jeunes Amérindiens ». Olivier Letardif est l’ancêtre des Letardif ou Tardif d’Amérique.

Source image : Hommage à Olivier Le Tardif, Château-Richer. (Familles Tardif d’Amérique, photo: Julia Saxby Stevens).

Louis Couillard de l'Espinay

Louis Couillard de l’Espinay, oncle de l’épouse de Jean-Baptiste-François Deschamps de la Bouteillerie, épouse Geneviève Després en 1653. Aventurier, pêcheur et chasseur, il achète, l’année de son mariage, la part de Jean de Lauzon dans la seigneurie de la Rivière-du-Sud y compris l’île aux Oies et l'île aux Grues. Ses lettres de noblesse lui sont accordées en mars 1668, mais ne sont pas insinuées au Conseil souverain. La même année, il donne en dot la moitié de l’île aux Oies et de l’île aux Grues à sa fille Jeanne et concède la seigneurie de l’Isle-Rouge (en face de Tadoussac) et de la Rivière-au-Saumon (en face de l’île Verte). En 1678, à son décès, sa part de la seigneurie de la Rivière-du-Sud passe à sa veuve Geneviève Després et à leur fils Jean Baptiste.

Élisabeth Couillard

En 1634, à l’invitation de Robert Giffard, le maître maçon percheron Jean Guyon du Buisson s’embarque pour la Nouvelle-France. Sa femme Mathurine Robin et leurs huit enfants le suivront.

Leur fils, Jean Guyon du Buisson, épouse Élisabeth Couillard tante de l’épouse de Jean-Baptiste François-Deschamps de La Bouteillerie, en 1645 à Québec ; le couple a 12 enfants. Dès 1650, il obtient une concession à Château-Richer. Jean (fils) est le premier arpenteur formé au pays. L’archiviste Honorius Provost précise que Guyon exerce en avril 1662 avec le titre d’arpenteur pour la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges et que, plus tard, il porte le titre d’« arpenteur du roi en ce pays ».
 

Marie Couillard et François Bissot (Byssot)

Arrivé dans la colonie au moins depuis 1639, Bissot s’établit sur la côte de Lauzon. Il s’associe à Guillaume Couture et, en 1648, devient le deuxième habitant européen de la seigneurie de Jean de Lauson, père. La même année, il épouse Marie Couillard avec qui il a 12 enfants. Leur fille Claire-Françoise épouse Louis Jolliet en 1675.

Bissot se distingue dans la magistrature (procureur fiscal de la seigneurie, juge prévôt…). Il s’occupe de chasse et de pêche. En 1661, il reçoit de la Compagnie des Cent-Associés la première concession accordée sur la côte nord du Saint-Laurent. En 1664, Lauson aurait donné à Bissot une nouvelle concession pour services rendus à la Pointe-Lévy. Il y construit la première tannerie de la colonie. En 1671, il reçoit de Talon des concessions de pêches et, en 1672, on lui concède la seigneurie de Vincennes.
 

Catherine Couillard et Charles Aubert de La Chesnaye

Charles-Aubert de La Chesnaye est né à Amiens. Il se marie trois fois. Le 6 février 1664, à Québec, il épouse Catherine Couillard, fille de Guillaume et de Guillemette Hébert et tante de l’épouse de Jean-Baptiste-François Deschamps de la Bouteillerie. Catherine décède en 1664. Ils ont un fils, Charles, mort au combat en France dans les années 1690.

En 1668, à Québec, il épouse Marie-Louise Juchereau de Laferté, fille de Jean et de Françoise Giffard. Ils ont six enfants. Enfin, en 1680 à Québec, il épouse Angélique Denys, fille de Pierre Denys, sieur de la Ronde, et de Catherine Le Neuf, fille de Jacques Leneuf de La Poterie, gouverneur intérimaire de la Nouvelle-France. Ils ont onze enfants. Des 18 enfants nés de ces trois mariages, 11 atteignent l’âge adulte. Parmi sa nombreuse descendance, on compte l’écrivain Philippe Aubert de Gaspé.

L'entrepreneur de La Chesnaye

Marchand, commerçant de fourrures (propriétaire de postes de traite, à Rivière-du-Loup et en Acadie), financier, seigneur et membre du Conseil souverain, il devient le plus riche homme d’affaires de la Nouvelle-France au XVIIe siècle. Mais, en grande partie, à cause de sa générosité proverbiale, ses héritiers ne bénéficieront pas de toutes les richesses qu’il avait acquises à force de travail acharné et d’ingéniosité. Son rôle dans l’essor économique de la colonie est considérable (commerce de fourrures et autres, finance, agriculture, pêche). Il est également l’un des plus importants propriétaires fonciers de la colonie. Il possède de nombreuses seigneuries. La Chesnaye va massivement investir dans la terre et certainement devenir alors l’un des principaux propriétaires terriens.

Ses principaux fiefs sont Repentigny, Rivière-du-Loup, Kamouraska et les seigneuries des environs de Québec. Il est anobli par Louis XIV le 24 mars 1693. L’historien Yves F. Zoltvany rappelle : « Bien que né simple roturier, à son nom de Charles Aubert il ajoute celui de La Chesnay ». Plusieurs lieux portent son nom : une rue « de La Chesnaye » à Québec, une rue « Aubert de La Chesnaye » à Rivière-du-Loup, l’ancienne ville de Lachenaie (fusionnée avec Terrebonne) ainsi que le rang « Charles-Aubert » dans ce secteur. Ses enfants et descendants porteront le patronyme Aubert.

Source image : Charles Aubert de La Chesnaye. (Centre d’exposition de Val-d’Or).

Descendants

Jean-Baptiste-François Deschamps et Gertrude Macard ont six enfants, comme l’illustre le tableau généalogique. Nous ne savons pas ce qu’il advient de leur fils Jean-Baptiste, né en 1673 ni du troisième fils également prénommé Jean-Baptiste, ne en 1676. Le recensement de 1681 indique que seuls les trois jeunes fils sont à la maison : Charles (sept ans), Jean (cinq ans) et Louis (trois ans).

Charles Deschamps, second fils de Jean-Baptiste-François Deschamps et de Gertrude Macard, voit le jour le 31 juillet 1674 à Rivière-Ouelle. Il portait aussi le prénom de Charles-Joseph et aurait été baptisé par l’abbé thomas Morel le 18 août de la même année. Il serait décédé à l’Hôtel-Dieu de Québec le 24 février 1726 à 52 ans et aurait été inhumé dans la cathédrale vers le milieu du chœur. Son frère Louis-Henri hérite de la seigneurie et adopte le nom de Boishébert.

Gertrude Macard a 24 ans lors de son décès à Rivière-Ouelle le 20 novembre 1681. Le même jour décède Marie Miville, six ans, benjamine de Jacques Miville et de Catherine Baillon. En retournant vers Québec le missionnaire Thomas Morel inscrit dans le registre de L’Islet ces grands malheurs frappant le seigneur Deschamps et l’un de ses censitaires. Tout Rivière-Ouelle est en deuil, un deuil que portera pendant vingt ans, Jean-Baptiste-François, le Normand qui, de son cœur généreux a décidé de créer une minuscule partie de la Nouvelle-France, ce pays dont nous sommes les héritiers reconnaissants.

Henri-Louis Deschamps de Boihébert

Le quatrième fils de Jean-Baptiste-François Deschamps et de Gertrude Macard, Henri-Louis, s’engage dans les troupes de la marine, vers la fin des années 1690. En 1710, il est choisi pour conduire les renforts envoyés en Acadie. Au retour, il travaille à Québec. 

Henri-Louis, héritier de la seigneurie, séjourne peu à Rivière-Ouelle, mais s’intéresse à l’exploitation de sa seigneurie. Selon l’historien Zoltvany, « […] en 1721, le gouvernement accorda en commun à Boishébert et Philippe Peire les droits exclusifs de la pêche au marsouin, au large de La Bouteillerie et de Kamouraska, ainsi qu’une subvention […]. L’entreprise fut, malheureusement, peu prospère et le gouvernement lui retira son appui en 1732. »

Henri-Louis épouse, le 10 décembre 1721 à Montréal, Louise-Geneviève de Ramezay, fille de l'illustre Claude de Ramezay.

Henri-Louis prend le nom de Boishébert, un ancêtre de sa famille, et ses descendants le portent également. On le connaît sous le nom d’Henri-Louis Deschamps de Boishébert, de Louis-Henri Deschamps de Boishébert, de Sieur Louis des Champs de Boishébert et d’Henri-Louis de Boishébert. Charles, père, décède le 6 juin 1736 à Québec. Louise-Geneviève décède à Québec le 13 octobre 1769.


POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, consultez en ligne la biographie d’Yves F. Zoltvany, « DESCHAMPS DE BOISHÉBERT, HENRI-LOUIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, en cliquant ici.

Source image : Henri-Louis Deschamps de Boishébert. (Ville de Montréal).

Louise-Geneviève de Ramezay

Louise-Geneviève et son mari Henri-Louis Deschamps s’établissent à Québec ; ils ont cinq enfants. Deux filles se marient et une devient religieuse. Un  seul fils parbenu à l’âge adulte, Charles, prendra les rênes de la seigneurie au décès de sa mère.  

Des femmes dirigent d’immenses domaines en Nouvelle-France. Méconnues, des veuves deviennent seigneuresses exercent des fonctions réserves aux hommes, au décès de leurs maris, leurs pères ou leurs fils. Selon Benoît grenier, 25 % des seigneuries de la Nouvelle-France auraient été administrées par des femmes à un moment ou l’autre de leur histoire pensons à Madeleine de Verchères, seigneuresse de Sainte-Anne-de-la-Pérade, Marie-Anne-Juchereau seigneuresse de La Pocatière, Marie-Catherine Peuvret, seigneuresse de Beauport pour ne nommer que celles-là.

Louise-Geneviève de Ramezay de Boishébert a 37 ans au décès de son époux et elle assume la responsabilité de quatre enfants âgés de 11 à 8 ans. Elle aurait pu se remarier ou confier la gestion de la seigneurie à une personne de confiance. Mais, elle prend les rênes et dirige la seigneurie de La Bouteillerie depuis Québec. 
Au cours des ans, elle s’implique dans les activités de pêche, vend le droit de bac sur la rivière et la jouissance du moulin seigneurial. Afin de s’assurer une certaine sécurité financière, elle adresse un placet au comte de Maurepas et, rappelant les états de service de son mari récemment décédé, elle demande une pension pour l’aider à subvenir aux besoins de sa famille. Voulant augmenter ses revenus, elle se fait concéder pour dix ans, par Beauharnois et Hocquart, respectivement gouverneur et intendant de la Nouvelle-France, un terrain sur la côte du Labrador pour y faire la pêche au loup-marin.

En 1750, c’est au titre de seigneuresse que Louise-Geneviève demande au marquis de la Jonquière et à l’intendant François Bigot que son domaine soit agrandi. Ils lui concèdent deux lieues de front sur deux de profondeur à prendre au bout de la profondeur de sa seigneurie ce qui repousse ses limites à la municipalité actuelle de Saint-Gabriel-Lalemant.

Le 9 septembre 1759, lors de la guerre de la Conquête, les troupes anglaises débarquent à Kamouraska. Mercredi le 12 les troupes quittent Cap au Diable et se rendent à l’embouchure de la rivière Ouelle en brûlant 55 bâtiments. Le lendemain ils font un prisonnier, brûlent 216 bâtiments, une goélette et six chaloupes en remontant la rive est de la rivière. Le 14, ils marchent sur Sainte-Anne-de-Beaupré, brûlant 151 bâtiments. Cet épisode passera à l’histoire sous le nom de l’année des Anglais.De Québec, elle dirige les destinées de la seigneurie jusqu’à son décès en 1769. Son fils Charles Deschamps de Boishébert et de Raffetot, dernier seigneur de la famille, lui succède. Avec le négociant Guillaume-Michel Perreault qui achète la seigneurie en 1774, commence une nouvelle ère.

Charles Deschamps de Boishébert et de Raffetot

Charles, fils d’Henri-Louis et de Louise-Geneviève de Ramezay, s’engage à 12 ans dans la marine ; son nom apparaît sur une liste de cadets le 1er octobre 1739. En 1742, il entre dans la garnison de Québec comme sous-aide-major.
Il se distingue dans les campagnes de la guerre de Succession d’Autriche et de la guerre de Sept Ans.

Après la Conquête en 1760, Charles épouse à Cliponville sa cousine Charlotte-Élisabeth-Antoinette Deschamps de Boishébert et de Raffetot et y habite dans le domaine de sa femme. Ils ont un fils qui poursuit la lignée en France. Il fait l’acquisition d’un domaine à Raffetot, non loin de la demeure ancestrale de sa famille à Cliponville. Il devient maire de Raffetot et décède à cet endroit le 9 janvier 1797. Une stèle à sa mémoire s’élève en face de l’hôtel de ville, à côté de l’église. 

En Nouvelle-France, la lignée Deschamps s’éteint après quelques générations. Les Deschamps de Boishébert vivent en France et sont les descendants du frère de Jean-Baptiste, Adrien. 

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, consultez en ligne la biographie de Phyllis E. LeBlanc, « DESCHAMPS DE BOISHÉBERT ET DE RAFFETOT, CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada en cliquant ici.

Source image : Charles Deschamps de Boishébert et de Raffetot [1727-1797]. (Musée McCord, M967.48).

Jeanne Chevalier

Veuf depuis 20 ans, Jean-Baptiste-François Deschamps songe à refaire sa vie. Il se souvient de Jeanne Chevalier, l’une des nombreuses filles du roi ayant fait la traversée en même temps que lui en 1671. Il l’a revue plusieurs fois depuis à Rivière-Ouelle, puisqu’elle à épousé Robert Lévêque, l’un de ses censitaires. Le 5 avril 1701, il l’épouse enfin.

Peu après son arrivée dans la colonie, en 1671, Jeanne Chevalier avait épousé  Guillaume Lecanteur, un Normand comme elle. Lecanteur décède en 1678. Il aurait laissé Jeanne avec au moins deux enfants et des dettes.  Elle est veuve depuis peu lorsqu’elle épouse Robert Lévesque, le 22 avril 1679.

Censitaire de Deschamps depuis les premières années de la seigneurie, Lévesque est originaire d’Hautot-Saint-Sulpice en Normandie, une commune voisine de Cliponville. Lévesque décède en laissant à Jeanne un vaste domaine. Robert et Jeanne donnent naissance à six enfants. Trois décèdent en bas âge et trois laissent une descendance : François-Robert, Pierre-Joachim et Joseph. Robert Lévesque partage la vie de Jeanne durant 20 ans et il décède en 1699. Jeanne Chevalier est l’ancêtre de 70 % des Lévesque du Québec.

Enfin, Jeanne Chevalier épouse, en troisièmes noces, Jean-Baptiste-François Deschamps, seigneur de La Bouteillerie. Il meurt le 15 décembre 1703, deux ans et demi après leur mariage. Elle est inhumée le 25 novembre 1716 à Rivière-Ouelle ; elle a 73 ans. Depuis 2017, une plaque honore sa mémoire à Dieppe.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, suivez les traces de la famille Lévesque en cliquant ici et procurez-vous le circuit généalogique PASSEURS DE MÉMOIRE qui lui est consacré.

Fille du roi

En 2017, Lynne Lévesque, une Américaine originaire du New Hampshire, consacre un livre à son aïeule Jeanne Chevalier. Elle y rapporte que l’intendant Talon recherchait des « filles [du roi] accoutumées à la dure vie rurale. Elle cite : il serait bon de recommander fortement que celles qui seront destinées pour ce pays ne soient aucunement disgraciées de la nature, qu’elles n’aient rien de rebutant à l’extérieur [et] qu’elles soient saines et fortes pour le travail de campagne […]. »

Jeanne Chevalier arrive avec le contingent de 1671 en provenance de Dieppe avec plusieurs autres filles. Jeanne a 28 ans et elle est parmi les plus âgées. Célibataire, elle apporte la dot du roi augmentée par celle de ses parents. Jeanne est accueillie par Anne Gasnier qui recrute en France des femmes désireuses de fonder un foyer en Nouvelle-France et les y accompagne.

L’arrivée des Filles du roi est un événement désigné au registre du patrimoine culturel du Québec. On y lit : « Pendant dix ans, elles sont entre 764 et 1 000 à profiter de cette initiative royale et à s’installer dans la colonie. Le taux de natalité en Nouvelle-France atteint alors les 63 naissances par 1 000 habitants. Conséquemment, les Filles du roi ont largement contribué à faire doubler la population coloniale de 1666 à 1672. »

Source image : L’arrivée des jeunes filles françaises à Québec,1667. (Bibliothèque et Archives Canada, R2739-2-8-E)
 

Une seigneurie modèle

En 1686, 12 seigneuries sont concédées entre Saint-Jean-Port-Joli et L’Isle-Verte. Six, dont Kamouraska (1674), sont la propriété de Charles Aubert de La Chesnaye, oncle par alliance de Deschamps, la première épouse de La Chesnaye étant la tante de Gertrude Macart. 

Quatre ont été concédées à la famille Juchereau, dont Les Aulnaies ou La Grande-Anse (1656), La Pocatière (1672) et Saint-Denis (1679). La seigneurie de L’Islet du Portage (1672) est concédée à Pierre Bécard de Grandville, parent par alliance de Deschamps, la première épouse de La Chesnaye étant la tante de Catherine Gertrude Macart. 

Enfin, la seigneurie de La Bouteillerie est concédée à Deschamps (1672). L’historien Paul-Henri Hudon divise les seigneurs de l’époque en trois catégories : le seigneur soldat, le seigneur colonisateur et le seigneur entrepreneur/spéculateur. Deschamps appartient à la première catégorie et Grandville, à la seconde.

La seigneurie de La Bouteillerie se bâtit en bordure de la rivière et non près du fleuve.  Les premières concessions de terres sont situées sur la pointe de la rivière Ouelle. Les premiers colons à qui Deschamps y concède des terres sont le maçon Galeran Boucher, Damien Bérubé, le charpentier Robert Lévesque, le boulanger Jacques Thiboutot, Pierre Hudon dit Beaulieu, Pierre Dancause, Michel Bouchard…

Le seigneur Deschamps et son épouse sont engagés dans leur communauté. Cet engagement s’illustre notamment par leur présence aux baptêmes des enfants des différentes familles de la seigneurie. Par exemple, en 1673, Galeran Boucher et sa femme Marie prénomment leur fille Catherine-Gertrude et le seigneur et son épouse sont présents au baptême. Marie Boucher, fille de Galeran, et son mari Jacques Thiboutot de même que Robert Lévesque sont présents au baptême du dernier fils du seigneur Deschamps inscrit au registre de L’Islet le 20 novembre 1681.

La seigneurie se développe rapidement. Deschamps emprunte en 1678 de l’argent puis à nouveau en 1680 auprès d’un riche marchand de Québec.
Deschamps s’implique dans son fief ; une église et un premier presbytère, dont les traces sont encore visibles dans le cimetière actuel, sont construits de son vivant.
Le premier cimetière de la seigneurie date de la période fondatrice vers 1684 tout comme la première chapelle.


Source image : Plaque commémorative, seigneurie de la Bouteillerie, cimetière Notre-Dame-de-Liesse. (Municipalité de Rivière-Ouelle).

Décès du seigneur Deschamps

La contribution du seigneur Deschamps au développement de sa seigneurie de La Bouteillerie ainsi que la nature des liens qu’il entretient avec ceux et celles qui l’habitent lui confèrent une place toute spéciale dans l’histoire de Rivière-Ouelle.

Deschamps décède le 15 décembre 1703, probablement des suites d’une épidémie de variole qui sévit alors en Nouvelle-France. On l’inhume sous la première église de Rivière-Ouelle, privilège généralement réservé aux curés, mais aussi aux notables, aux membres des familles seigneuriales et aux familles fortunées. Son corps n’est pas exhumé lors de la démolition de l’église qui s’étend de 1792 à 1794. 

Au décès de Jean-Baptiste-François Deschamps, la seigneurie passe à ses fils, l’abbé Charles-Joseph Deschamps et Henri-Louis Deschamps. On érige une stèle à sa mémoire sur les ruines du site de l’église, sur cette terre qui fut son domaine propre puis celui de l’église paroissiale.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, rendez-vous à l'entrée du cimetière de Rivière-Ouelle pour y découvrir le "Mémorial" situé dans le Parc des ancêtres. Son plan et ses listes sont conçus pour faciliter la recherche des défunts et leur localisation. Le Mémorial évoque aussi plusieurs éléments inscrits dans ce secteur d’intérêt historique.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, consultez en ligne la biographie de Nive Voisine, « DESCHAMPS DE LA BOUTEILLERIE, JEAN-BAPTISTE-FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada en cliquant ici.

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, procurez-vous le circuit généalogique passeursdememoire.com consacré à la famille Deschamps en cliquant ici et procurez-vous le premier livre de la collection historique PASSEURS DE MÉMOIRE, "Le Kamouraska et la Grande%u2011Anse", en vous rendant sur le site Web Parcours Fil Rouge. Publié aux Éditions GID, ce premier titre embrasse le territoire du Kamouraska avec une incursion à l’ouest soit le littoral du fleuve Saint-Laurent, de Saint-André à Saint-Roch-des-Aulnaies, couvrant jusqu’aux terrasses du piémont et à l’arrière-pays.

Source image : Épitaphe de François Deschamps de La Bouteillerie, cimetière Notre-Dame-de-Liesse, 2019. (Photo : Parcours Fil Rouge).

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Presented by : Parcours Fil Rouge inc.

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