La naissance d’un village de cie.

L’honorable Augustin-Norbert Morin (1857-1935)

Après sa participation aux événements de 1837-38 avec les Patriotes chargés de défendre les principes d’égalité, de justice et de respect des valeurs communes québécoises, Augustin-Norbert Morin, commissaire des Terres de la Couronne pour le gouvernement du bas Canada achète, en 1842 des terres dans le canton d’Abercombie. Rapidement, il fait construire par son ami Onésime Lamoureux, une grande maison tout en haut d’une butte qui surplombe la rivière du Nord. Pour soutenir les colons, il ajoute une scierie, une carderie et un moulin à farine.

Il donne au territoire le nom de sa femme Adèle. La mission de Sainte-Adèle est créée en 1846. Le curé de Saint-Jérôme vient célébrer dans la maison de Morin, entre 1848 et 1852, la messe quatre fois par année ainsi que les baptêmes et les mariages.

En 1861, il cède sa propriété et ses terres cultivées au docteur Joseph-Benjamin Lachaine. Onésime Lamoureux prend possession de sept arpents des terres en 1864. Premier ministre du bas-Canada et juge à la cour supérieure, Morin meurt en 1865, dans son ancienne demeure de Sainte-Adèle qu’il n’a jamais habitée.

Le moulin opéré par Camille Lachaine est cédé en 1900 à Charles R. Burligh avant d’être vendu deux ans plus tard à la North Lumber and Pulp Compagnie, puis à la Compagnie de Papier Rolland.

Malgré certains encombres, les derniers Lamoureux quittent ces lots de terre au tournant des années 1980. Au fil du temps, la maison connaît divers usages. Cette magnifique propriété, de type « québécoise traditionnelle » témoigne de l’influence et du travail de l’honorable Augustin-Norbert Morin en sol adélois.

La maison où est née la paroisse de Sainte-Adèle

La maison d’Augustin-Norbert Morin de Mont-Rolland peu après sa construction. C'est ici qu'est née la paroisse de Sainte-Adèle.

Photo: Société d’histoire et de généalogie des Pays-d’en-Haut

La naissance d’un village de compagnie

Dès le début des années 1880, le curé Antoine Labelle courtise Jean-Baptiste Rolland pour ouvrir à Saint-Jérôme un moulin pour produire du papier.  Né en 1815, Jean-Baptiste vit sur la ferme de ses parents près de Saint-Hyacinthe. À 17 ans, il se rend à Montréal où il rencontre Ludger Duvernay, jeune imprimeur qui l’engage dans ses ateliers. Devenu typographe, puis maître-imprimeur, il démarre une petite compagnie sur Saint-Vincent à Montréal. Relieur, livreur puis éditeur spécialisé, il accepte l’idée d’une usine de fabrication de papier à Saint-Jérôme.

La compagnie remporte la médaille d’or, à l’exposition universelle d’Anvers en Belgique en 1885, avec le Superfine Linen Record. Ce même papier se mérite les plus hauts honneurs aux expositions de 1893 et en 1900, de Chicago et de Paris. Le filigrane montre un écusson composé de fleurs de lys et de feuilles d’érables, repris par le gouvernement canadien.

Stanislas Rolland s’inquiète de l’approvisionnement en eau, qui constitue la force motrice de son usine. Il se rend à Sainte-Adèle et acquiert l’entreprise dans le but de produire du papier fin. Le docteur Grignon, ami des Rolland, s’implique dans la venue de l’industrie à Sainte-Adèle.

En 1906, Jean-Baptiste Rolland demande une subdivision du lot 9B du canton Abercombie. Ces terrains sont conservés en prévision de l’ouverture de nouvelles rues. Elles prennent le nom de son fils, premier surintendant de l’usine : Stanislas, Saint-Jean, Saint-Stanislas (aujourd’hui Claude-Grégoire) et Rolland. Quant à la rue de la Rivière, elle souligne le déplacement du pont Nantel et le détour du nouveau tracé pour le passage public
                         
Âgé de 31 ans, Stanislas-Jean-Baptiste Rolland coordonne d’abord les opérations de l’usine de Saint-Jérôme, où il assume également la charge de maire de la ville de 1893 à 1901. Puis. Son père lui confie la gérance de la nouvelle compagnie de Mont-Rolland.

Bien que destinée d’abord à la fabrication de la pâte mécanique, l’usine s’oriente plutôt vers le papier fin. La compagnie fait construire un tube en bois de pruche qui part du barrage nouvellement aménagé, et se rend à l’usine. Sa nouvelle entreprise prend le nom des Moulins du Nord et démarre véritablement ses opérations en 1904. Démoli en 1924, un deuxième tube est reconstruit en métal et détruit après la fermeture de l’usine en 1990.
      
Très impliqué dans la communauté, il occupe tour les rôles de commissaire d’école, marguillier et assume la présidence du conseil d’administration de la compagnie. Homme d’affaire prospère, il institue une première ère industrielle dans les Laurentides. Sous sa présidence, une troisième génération de Rolland s’insère dans l’entreprise. Son fils Olivier prend charge de l’usine de Mont-Rolland.
Stanislas-Jean-Baptiste retourne à Montréal en 1912 et s’implique dans  divers organismes.

Après la guerre, l’entreprise se constitue en 1918 en une nouvelle société et prend le nom de Papier Rolland Limitée.

En 1923, il fait partie du comité chargé de réaliser, à Saint-Jérôme, un monument honorant l’illustre curé Antoine Labelle. En 1934, il devient président de la Banque Provinciale du Canada, devenue la Banque nationale. Il décède à l’âge de 84 ans, laissant à d’autres membres de la famille Rolland le soin de perpétuer son œuvre.

Avec les usines construites sur le site, on développe un langage architectural qui se reproduit par la suite dans les bâtiments construits dans la ville. On retrouve notamment des plans « massés » tout en brique dans les maisons des dirigeants de la compagnie. On peut aussi remarquer la forme et la symétrie des ouvertures en hémicycle reprises maintes fois, notamment à l’école Saint-Georges. Le parapet érigé en saillie devant la porte du bâtiment central de la Compagnie, dont la fonction décorative dissimule, comme à l’église de Mont-Rolland, la forme du toit. 

Source : Fauteux, Mario, La Rolland, une grande histoire de famille, 2015.

Stanislas Jean-Baptiste Rolland (1851- 1935)

À 31 ans, Stanislas-Jean-Baptiste Rolland coordonne d’abord les opérations de l’usine de Saint-Jérôme, où il assume également la charge de maire de la ville de 1893 à 1901. Son père lui confie ensuite la gérance de la nouvelle compagnie de Mont-Rolland.
      
Source: Société d’histoire de la Rivière-du-Nord / Fonds Journal des Pays-d’en-Haut

Ouvriers

Des ouvriers de la Rolland (date inconnue).

Chute La Rolland

Vue de la rivière du nord devant l’usine La Rolland.

Usine La Rolland

Usine La Rolland située au 2685, rue Rolland.

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Mont-Rolland | Patrimoine industriel de Sainte-Adèle

Mont-Rolland | Patrimoine industriel de Sainte-Adèle image circuit

Presented by : Ville de Sainte-Adèle

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