La drave sur la Sault-aux-Cochons

À l'époque, les opérations forestières, au nord de Forestville, impliquent une centaine de bûcherons répartis en cinq camps. La production annuelle est de 15 000 ou 20 000 billots coupés à la hache. Ces derniers sont ensuite traînés jusqu'à la rivière Sault-aux-Cochons par des chevaux. Les billots qui flottent sont ensuite dravés suivant la crue des eaux du mois de mai.

L'objectif principal de la compagnie Anglo Canadian Pulp & Paper Mills à Forestville est l'exploitation forestière. Les premiers chantiers en forêt sont réalisés à l'automne 1937 sur une quinzaine de sites d'exploitation. L'exploitation s'y fait alors à l'ancienne. Les camps utilisant de l'équipement mécanisés n'arriveront qu'en 1944.

Photo: Un campement des ingénieurs forestiers de l'Anglo Canadian Pulp & Paper Mills au lac Croche en 1948.

Dans les années 60, la compagnie forestière Anglo Canadian Pulp & Paper Mills est le principal employeur avec quelque 300 emplois permanents. En période de coupe, c’est environ 1 500 travailleurs forestiers qui se déplacent jusqu'à ses chantiers.

À la fin des années 60, les conditions s'améliorent beaucoup. Les scies à chaîne, les tracteurs et les camions sont désormais couramment utilisés. Moins de travailleurs forestiers sont donc requis. Mais il y a malgré tout 1 000 travailleurs, lesquels sont répartis dans une dizaine de camps. 

Photo: Les bureaux de l'Anglo en 1947. À l'arrière-plan, des billots dravés sur la Sault-Aux-Cochons.

Longue de plus de 100 kilomètres et se jetant dans le fleuve Saint-Laurent, la rivière Sault-Aux-Cochons s'avère un élément qui a contribué à l'essor de Forestville et de son économie.

Photo : L'estuaire de la rivière Sault-aux-Cochons en 1937.

La drave demeure une méthode de transport typique de l'exploitation forestière qui consistait à une flottaison des billots par le biais des rivières. À Forestville et pour l'Anglo Canadian Pulp & Paper Mills, la drave sur la rivière Sault-Aux-Cochons représentait une grande portion du transport du bois de la forêt jusqu'au quai. 

En 1992, la drave, considérée comme polluante et néfaste, a alors été interdite sur les rivières de la province. 

Photo : La drave sur la rivière Sault-Aux-Cochons.

L'année 1942 a marqué véritablement les débuts de l'exploitation forestière pour Forestville. La construction du quai et du brise-lame s’est mise en branle et un système d'aqueduc avec réservoir a été installé. 

L'arboriduc, appareil construit pour acheminer les billots dravés sur la rivière jusqu'au port de chargement, était aussi en construction.

Photo : L'arboriduc en 1946.

Première de trois chutes terminant la rivière Sault-aux-Cochons et la minicentrale hydroélectrique en 1947. Elle occupe encore cet emplacement et, aujourd'hui, elle est exploitée par l'entreprise Boralex.

L'industrie forestière a décliné drastiquement à Forestville en 1992 alors que la papetière Daishowa (aujourd'hui Papiers Stadacona) y a délaissé ses activités. Depuis, la rivière Sault-aux-Cochons a retrouvé sa tranquillité et propose désormais une option intéressante pour la descente en canot et la pêche.

À titre d'information, une fois la passerelle de la rivière traversée, vous aurez un accès aisé à des kilomètres de plages de sable fin.