L’ancien sanatorium

Le Sanatorium laurentien

234 rue Saint-Vincent
……….

À la fin du XIXe siècle, la tuberculose est un fléau et il n’existe pas de remède outre le repos et l’air pur et frais. Sainte-Agathe-des-Monts, reconnue pour la qualité de son air, est identifiée pour le traitement de la tuberculose. Entre 1895 et 1912, on compte de nombreux petits sanatoriums et centres pour convalescents sur le territoire. L’accès est facilité par le chemin de fer qui est à quelques kilomètres du noyau villageois et du lac des Sables.

Un projet d’envergure voit cependant le jour en 1908. Douglas Lorne McGibbon est atteint de tuberculose et rencontre le docteur Roddick Byers durant son hospitalisation à Saranac Lake, New York. Constatant l’absence de maisons de soins adaptées au Canada, les deux hommes s’associent à d’autres investisseurs pour la fondation du Sanatorium laurentien de Sainte-Agathe.  Ce bâtiment de style élisabéthain (néo-Tudor) se démarque par la qualité et la rareté de son architecture. Il est unique parmi le corpus des bâtiments hospitaliers du Québec et le dernier témoin existant de l’histoire des sanatoriums de Sainte-Agathe.

Le premier pavillon est inauguré en 1911 sur des terrains boisés légèrement éloignés de la ville pour isoler les patients contagieux. Il comprend 45 lits et un étage pour le personnel. De 1915 à 1924, le gouvernement fédéral réquisitionne les lieux et en fait un hôpital pour soigner les militaires tuberculeux ou souffrant de problèmes respiratoires après avoir été exposés au gaz moutarde durant la guerre. Le sanatorium est remis au gouvernement provincial en 1924.

Dans les années 1920 et 1930, la tuberculose connaît une croissance importante. Au fil du temps, des pavillons sont ajoutés pour mieux répondre aux besoins et dans les années 1940 on y accueille jusqu’à 350 patients.

PHOTOS
(1) L’ancien sanatorium Laurentien, peu de temps après sa construction, vers 1911.
(2) Deux des pavillons construits au cours des années 1920 et 1930, démolis dans les années 1950.
Bibliothèque et Archives nationales.

Le Sanatorium laurentien (suite)

234 rue Saint-Vincent
……….

Le Sanatorium laurentien fusionne en 1941 avec le Royal Edward Laurentian Hospital de Montréal. Dans les années 1950, les cas de tuberculose diminuent et on décide de démolir la plupart des pavillons construits dans les années 1920. Une vingtaine d’années plus tard, on défusionne le Royal Edward et le pôle de Sainte-Agathe devient l’hôpital thoracique laurentien (Laurentian Chest Hospital). Le déclin de la maladie amène la redéfinition de l’hôpital en 1972.

Le bâtiment abandonné durant plusieurs années a bien failli disparaître à cause de sa vétusté. Mais les efforts conjugués du Comité du patrimoine de Sainte-Agathe-des-Monts, du ministère de la Santé et des gestionnaires locaux ont permis les importants travaux de rénovation de l’ordre de 20 millions de dollars. Le Pavillon Jacques-Duquette*, loge aujourd’hui les services administratifs de l’hôpital et quelques cliniques ambulatoires.

* Jacques Duquette(1915-2008) : ancien membre du conseil d’administration de l’hôpital ayant contribué de façon significative à son déploiement régional; maire de Sainte-Agathe-des-Monts de 1951-53.

PHOTO
L’ancien Sanatorium laurentien rénové, maintenant Pavillon Jacques-Duquette.

L'Hôpital Laurentien

234 rue Saint-Vincent
(hors circuit)
..........

Le Centre hospitalier Laurentien voit le jour en 1972. C’est la «quatrième naissance» d’un hôpital général à Sainte-Agathe! Il est le produit de la fusion de l’Hôpital de Sainte-Agathe (voir point 3) et de l’Hôpital thoracique Laurentien. Comme les bâtiments sont plus spacieux à l’ancien sanatorium, la plupart des services y sont transférés.

L’Hôpital Laurentien fait aujourd’hui partie du Centre intégré de santé et des services sociaux des Laurentides. Après de nombreuses rénovations et agrandissements, dont les pavillons Philippe-Lapointe* (CHSLD) et Albert-Joannette**, l’hôpital est un important centre régional qui n’a de cesse d’améliorer les nombreux services dispensés à l’ensemble de la population.

* Philippe Lapointe (1911-2002) : citoyen dont l’engagement communautaire a transcendé les frontières des Laurentides, père de Lisette Lapointe, ancienne députée provinciale, ancienne mairesse de Saint-Adolphe-d’Howard; seconde épouse de feu Jacques Parizeau, premier ministre du Québec de 1994 à1996.

** Albert Joannette (1899-1990): médecin dévoué ayant pratiqué à Sainte-Agathe-des-Monts (voir Résidence Charbonneau – point 7).

Norman Bethune (1890-1939)

Originaire de l’Ontario, Norman Bethune obtient son diplôme de médecine en 1916. Après de nombreux déplacements au Canada et en Europe, il s’installe aux États-Unis et pratique la médecine chirurgicale auprès des plus pauvres. En 1926, il contracte la tuberculose et est soigné à New York où il subit avec succès une intervention risquée : le pneumothorax.

De retour au Canada en 1928, il travaille au Royal Victoria pendant huit ans comme spécialiste de la chirurgie thoracique. À maintes reprises entre 1929 et 1933, il viendra au Sanatorium Laurentien de Sainte-Agathe pour échanger avec les médecins et effectuer des opérations.

En 1936, il apporte pendant trois ans son soutien médical en Espagne puis en Chine où il décède en 1939. À cause de son dévouement pour le peuple chinois, ces derniers en ont fait un héros et l’honore encore aujourd’hui. Méconnu au Canada, Norman Bethune a pourtant fait progresser la médecine, innové par la création d’instruments chirurgicaux, encore utilisés aujourd’hui, et mis de l’avant la médecine sociale.

Bien que ses séjours à Sainte-Agathe furent de courtes durées, Norman Bethune a laissé sa trace dans l’histoire du sanatorium.

PHOTO
Bibliothèque et Archives Canada, PA-160718, 1928.
 

Extract of
Circuit patrimonial de Sainte-Agathe-des-Monts

Circuit patrimonial de Sainte-Agathe-des-Monts image circuit

Presented by : Comité du patrimoine de Sainte-Agathe-des-Monts

Get There

Download the BaladoDiscovery app (for Android and iOS) and access the largest network of self-guided tour experiences in Canada.