La grenouille éternité, sculpture sur pierre (2013)

Michel Giroux, peintre-sculpteur. La grenouille, quand j'ai choisi de faire ça pour les sentiers, c'était l'œuvre pour moi qui était appropriée pour son emplacement, parce que tout près, il y a de l'eau et justement, il y a des grenouilles qui se promènent dans ce coin-là, donc c'était comme un petit clin d'œil. 

Puis, cette œuvre a été faite sur une période, je dirais, d'environ deux mois, mais un petit peu, des fois une heure de travail, des fois cinq heures de travail. J'ai travaillé très fort pour réaliser cette œuvre, parce qu'il fallait que j'apporte tout mon matériel. C'était très laborieux comme installation : génératrice, grinder, ciseaux à froid. Je l'ai emmené au maximum que j'ai pu dans sa forme à ce moment-là, parce que j'étais malade dans ce temps-là, puis l'énergie était moins présente, mais dans mon cœur, l'œuvre n'est pas terminée. 

Mon cheminement artistique, il a commencé très tôt, à neuf ans, en quatrième année, j'ai sculpté dans une chaise de bibliothèque. C'était déjà là en moi. Le sous-sol chez mes parents n'était pas terminé, donc chaque deux-par-quatre avait une sculpture. Ça, c'est ma base. Je suis donc autodidacte, puis je suis toujours à la recherche de nouvelles façons de faire. Je suis très curieux. Je touche à tout : de la sculpture, de la peinture au moulage, je travaille le métal, le verre. Quand j'ai des nouveaux matériaux devant moi, je me pose la question, qu'est-ce que je pourrais faire avec? Souvent, ça donne des très bons résultats.

J'ai participé à plusieurs expositions et à mes tout débuts, j'ai fait des expositions à Montagne-Art. Si je suis là aujourd'hui, c'est un petit peu parce que Montagne-Art m'a fait confiance et ils m'ont donné une place que je trouvais que je méritais. Je pense qu'ils ont fait un bon choix, parce qu'aujourd'hui, c'est mon métier et j'en vis.

Cette œuvre inscrite dans la pierre est comme une promesse d'éternité et de transmission de son empreinte artistique aux générations futures.

Michel Giroux est un artiste autodidacte des Laurentides, sculptant et peignant à partir de matériaux recyclés et d’éléments naturels. Son travail crée un lien entre la matière brute et la mémoire, offrant une nouvelle vie à des objets abandonnés, tout en respectant l’environnement. Inspiré par les paysages locaux, il utilise des matériaux trouvés dans la nature – bois flotté, pierres, végétaux et objets récupérés – pour donner naissance à des œuvres où chaque élément raconte une histoire, souvent cachée dans ce qui semble oublié.

Dans son processus créatif, il emploie des techniques comme l’assemblage, la compression, la soudure et le collage, sculptant des matériaux naturels et utilisant des pigments issus de la terre pour ses peintures. En associant peinture et sculpture, il apporte une dimension plus profonde à ses créations. Influencé par le Nouveau Réalisme et l’artiste César Baldaccini, il adapte ces concepts à son propre univers, mettant l'accent sur la réutilisation des matériaux et la protection de l’environnement.

Ses œuvres sont exposées dans des galeries et centres culturels, tant dans les Laurentides qu'au-delà, et il réalise également des installations in situ, en exploitant des espaces naturels comme cadre pour ses créations. En parallèle, il anime des ateliers de médiation dans les écoles où il sensibilise les jeunes à la problématique des déchets et à la nécessité de repenser notre consommation.  Sa présence sur les réseaux sociaux lui permet d’élargir son public et de sensibiliser davantage.

À travers son art, il poursuit une œuvre authentique, enracinée dans son territoire. Chaque création est un acte d'amour pour la nature et une forme de résistance face à l’oubli. Son travail est un pont entre la mémoire, la matière et l'engagement environnemental.