Paroisse St-Émile, Guyenne (Cloche.14)

L'église de Saint-Émile

L'église de Saint-Émile a été construite par Ladislas Leclerc en 1951.

Source photo : Conseil du patrimoine religieux du Québec.

Vue 360° de l'intérieur de l'église

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Crédit photo : Jonathan Levert

Cimetière Anicinabe à Chicobi

Au quai du lac Chicobi, nous pouvons apercevoir le cimetière situé de l’autre côté du lac.

Sa situation géographique a été choisie en fonction du lever du soleil et à l’abri du vent.

Le cimetière appartient au clan de la famille Mapachee.

Le premier de la famille à y être enterré est Jean-Baptiste Mapachee (1900-1969). Son petit-fils, Alex Mapachee, est responsable de l’entretien du cimetière.

On ne sait pas depuis combien de temps que ce cimetière existe. Quand Alex posait la question à son père, celui-ci répondait en algonquin dans un sens profondément sérieux et spirituel « Depuis que la terre existe ». Nous pouvons donc facilement conclure qu’il existe depuis très longtemps, aussi longtemps que les algonquins (Anicinabe) parcourent le sol et habitent le territoire (au lac Abitibi, on a retrouvé des preuves de l’occupation humaine depuis près de 6 000 ans…).

Et les Abitibiwinnik, véritable nom pour désigner les
Algonquins de Pikogan (communauté près d’Amos), passaient par Chicobi depuis plus de 6 000 ans pour se rendre au lac Abitibi chaque printemps.

Prenez le temps de vous rendre au lac Chicobi et, du quai, vous pourrez observer le cimetière et profiter de cet instant pour prendre un temps de recueillement.

Photo :
Collection privée - Paroisse Saint-Émile
 

Cimetière Anicinabe - Sophia Chackachis

La première personne à avoir été enterrée au cimetière Anicinabe, avec date connue est Sophia Chackachis, décédée le 2 avril 1901 à l’âge de 28 ans. Elle appartenait à un autre clan. Certains Algonquins vivaient à l’année à la pointe Apitipik du lac Abitibi. Par contre, à chaque printemps, depuis l’année 1760 jusque dans les années 1950, les Algonquins de partout entreprenaient un long voyage pour s’y réunir et y passer l’été. Ils s’arrêtaient plus longuement au lac Chicobi pour se reposer, se réénergiser et reprendre des forces pour poursuivre leur voyage. Sophia Chackachis est décédée probablement lors de son passage au lac Chicobi.

D’autres personnes y ont été enterrées avant 1900, mais il n’y a rien pour les identifier.

La première croix à y être érigée était en fer. Elle a été endommagée par des gens non respectueux du cimetière. Alex Mapachee devrait la restaurer en 2019 pour qu’elle retrouve sa dignité; même s’il n’y a pas de date ni de nom, elle y était bien avant les années 1900.

Jeune, Alex se rappelle qu’en arrière du cimetière, il y avait une grosse croix, faite avec un madrier de 6 pouces, d’une hauteur de 10 pieds; il espère avoir le temps de la reconstruire.

Photo :
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Cimetière Anicinabe - Rituel

Le rituel pour accompagner une personne décédée est le suivant :

On lui offre des chants traditionnels de recueillement avec tambour.

Puis, on transporte le cercueil au lac Chicobi, on l’installe dans une embarcation et on lui fait faire un tour du Lac de reconnaissance pour son dernier voyage.

Au cimetière, des prières y sont dites et chantées.

Par la suite, les gens se rendent à la pointe Madjide Abikak, pour participer à un festin communautaire (magoshan), acte sacré pour nourrir l’esprit et honorer les ancêtres, de même que la personne décédée, pour y partager un repas traditionnel.
 
Photo :
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

L'autobus de la JAC

Si nous remontons au début de l’histoire de Guyenne, ce sont les années d’après-guerre et les terres agricoles du Québec devenaient de plus en plus rares. Les jeunes ruraux étaient inquiets pour leur avenir malgré qu’ils étaient remplis d’idéaux et d’énergie! Devant cette situation, la J.A.C. (Jeunesse agricole catholique), qui était à l’écoute des jeunes, lança comme sujet d’étude : l’établissement rural. Pour donner suite à cette étude, la J.A.C. demande à la Société de colonisation de Québec de lui accorder un canton pour répondre à la demande des jeunes ruraux. L’idée d’obtenir du gouvernement la concession d’un canton à la J.A.C. pour la fondation d’une paroisse modèle de jeunes a germé, selon la plus grande probabilité, dans l’esprit de M. l’abbé Verreault, missionnaire/colonisateur de Québec.

En 1946, il y eut donc, à Québec, une assemblée groupant tous les jeunes ayant eu vent du projet et portant quelque intérêt à sa réalisation. Parmi ces jeunes, il s’en trouva environ une cinquantaine, tant filles que
garçons, qui décidèrent de participer dans le cours de l’été à un voyage d’exploitation de cette terre nouvelle, le Canton Guyenne.
En août 1946, un groupe de jeunes jacistes (JAC), entreprirent donc, avec leur aumônier, l’Abbé Quirion, une visite en Abitibi. Dans le but de découvrir une paroisse coopérative, ils sollicitèrent la Société de la colonisation du diocèse de Québec de leur accorder un canton.

Photo : L’autobus ayant servi à faire le voyage de premiers jacistes en 1946.
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Chant de la Jeunesse agricole catholique

Forts de nos droits, soyons vaillants,
Fiers, purs, joyeux et conquérants
Serrons les rangs, hardis, serrons les rangs,
Jacistes en avant!

COUPLET 1

Debout l’appel du Christ résonne
Aux cœurs vaillants il vient parler
Qu’avec élan chacun se donne
Et suive le divin Berger

COUPLET 2

Dans notre vaillante Patrie
Dans notre sol, il a planté
Sa haute et lourde Croix rougie
Qu’enlace un jeune épi de blé

COUPLET 3

Et nous relèverons nos frères
Par Jésus-Christ nous le pourrons
Nous leur porterons la lumière
Et la flamme dont nous brûlons

COUPLET 4

La ville aux usines fumeuses
Crache son brouillard ténébreux
Nos campagnes sont radieuses
De la pure clarté des cieux
 

Sr Cécile Rouleau

En août 1946, Sr Rouleau faisait partie du voyage vers Guyenne avec la Jeunesse agricole catholique pour ouvrir des horizons aux fils de cultivateurs. Elle disait :

« Étant l’aînée d’une famille de onze enfants, j’ai dû, dès mes dix-sept ans, remplacer ma mère décédée à 39 ans, en 1937. Je me suis vivement intéressée au travail de la ferme et j’ai accepté la présidence de la J.A.C. Je saisis cette occasion de connaître l’Abitibi en pensant à l’avenir de mes cinq frères. »

« Le trajet en autobus, au coût de 20 $, dura une semaine. Nous avions apporté la croix qui serait éventuellement plantée sur la terre de notre choix. C’est Guyenne dont nous prîmes possession à la manière des grands conquérants du monde. Revenue à l’Île d’Orléans, je mis ma famille au courant de mes nouvelles expériences. Mon frère Lucien, 21 ans, se déclara prêt à tenter l’aventure. En fait, il fit même partie du premier contingent à destination de Guyenne en octobre de la même année. Il persévéra courageusement et, l’année suivante, il épousa Marie-Claire Pichette, une authentique Abitibienne qui lui donna sept enfants. Je les ai visités l’année suivante à la naissance de leur première fille Réjeanne. »

« Chez nous, la ferme paternelle passant aux mains de mon frère Henri, ma tâche de maîtresse de maison était accomplie. Je répondis alors à l’appel du Seigneur, suivant ma sœur cadette Augustine, déjà religieuse depuis huit ans. »

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile

La première croix

Le 15 août, arrivés aux Quatre-Chemins, les jacistes ont plantés une croix verte et noire, portant une armoirie avec dessus la devise choisie : Foi – Charité – Travail. Ils étaient alors accompagnés des missionnaires colonisateurs, l’Abbé Ernest Arsenault et le Chanoine Émile Couture.

Par ce geste de la plantation de la croix, symbole de prise de possession, ils se sont engagés à revenir y bâtir une paroisse. Deux groupes de colons sont arrivés en 1946 : le premier, le 8 octobre (18 jeunes garçons célibataires) et le second, le 26 novembre 1946. Ils venaient de Beauce, Québec, Île d’Orléans, Montmagny, etc. Ils ont alors construit un campement et ont réalisé leur premier chantier. L’abbé Quirion y a célébré la première grand-messe le 18 novembre 1946 dans le camp-chapelle.

Photo : Le groupe de la J.A.C. venu planter la croix aux Quatre-chemins en août 1946.
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Croix des jacistes - Anecdote

On avait dit aux Jacistes que quelque part en Abitibi, il existait un canton, traversé par un beau chemin gravelé, qui n’avait pas encore été pillé par les vautours… « Allons voir cela, le Bon Dieu a dû garder cela pour nous autres! »

Le 15 août 1946, les Jacistes ont planté une croix bénie aux Quatre-Chemins (c’est-à-dire le coin du chemin des Rangs 4 et 5 et du chemin du Lac Chicobi), en pleine forêt vierge, au son du chant des oiseaux et tout près d’une chaussée de castors, indiquant ainsi la prise de possession du canton de Guyenne dans le but de revenir y fonder une paroisse coopérative.

Aussitôt la bénédiction du ciel est descendue sur cette croix, un avion passait au-dessus de leurs têtes. C’était l’évêque d’Amos, Mgr Joseph-Aldée Desmarais, revenant d’une tournée de reconnaissance dans le nord de son diocèse et qui, du haut des airs, avait dû fixer la place de quelques futurs clochers.

Photo : Groupe devant la croix / Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Écusson des jacistes

Le 15 août 1946, les Jacistes ont planté une croix bénie aux Quatre-Chemins. Ils y avaient installé un écusson qui représentait, par des symboles, les objectifs du groupe de la J.A.C. ou Jeunesse agricole catholique dont voici leur signification :

LA CROIX: Symbole de leur foi chrétienne au nom de laquelle ils fondaient cette paroisse.

LA HACHE: Outil de bûcheron qui leur aiderait à faire reculer la forêt pour y établir une paroisse agricole.

LA CHARRUE: Outil pour préparer la terre à recevoir la semence qui ferait de ce territoire une paroisse aux grands espoirs agricoles.

LE BERCEAU: Symbole de la famille chrétienne qu’ils espéraient fonder.

LE MESSAGE: « Hommages aux pionniers du nord, la J.A.C. Québec. 1946 »; par ce message, on a voulu dire aux pionniers du groupe présent à la plantation et aux pionniers qui viendraient les rejoindre que la J.A.C. de Québec respectait ces bâtisseurs, ces gens de courage, d’engagement et de ténacité.

Et l’usure de l’écusson signifie que les Jacistes avaient eu raison d’avoir foi en l’avenir!

Photo :
Collection privée - Paroisse Saint-Émile
 

Armoiries

Les armoiries, déterminées à partir d’une symbolisation catholique et patriotique, ont été adoptées par la Jeunesse agricole catholique et ont été bénies par Mgr Albert Sanschagrin, le 2 novembre 1958. Le blason est écartelé :

- De Gueules de lion passant et regardant de face, animé et lampassé.
- Or à la Croix latine d’Azur.
- Or à l’épinette futée de Sinople.
- De Gueules à la gerbe tigée d’Or.
- Chef d’Azur au nœud de Carrick d’Argent.

«Écartelé » signifie que l’écu est séparé en 4 parties par une ligne verticale et une horizontale.

« De Gueules », terme héraldique, signifie la couleur rouge. Le lion est dit passant parce qu’il marche sur trois pattes. « Animé et lampassé » signifient que les yeux et la langue ne sont pas de même couleur que le corps.

Photo : 
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Ce dessin rappelle les armes de l’ancienne Guyenne en France, armes représentées sur le grand écu de France. En même temps que notre origine ethnique, le lion signifie l’origine du nom de notre paroisse.

« La Croix latine d’Azur » signifie notre appartenance à l’Église catholique.

L’épinette « futée » (on n’aperçoit pas ses racines) symbolise l’industrie forestière qui est très importante dans la paroisse.

« La gerbe d’or » représente la culture du sol.

« Au Chef, le nœud de Carrick » signifique que la paroisse est édifiée sous le signe de l’union dans la justice et la charité sous le signe de l’entraide fraternelle et de la coopération.
 

2e arrivée de la J.A.C.

C’est le 2 août 1947 que Mgr Joseph-Aldée Desmarais, évêque du diocèse d’Amos, a désigné Saint-Émile comme patron de la paroisse, en l’honneur du Chanoine Émile Couture et du député de l’Abitibi-Ouest, Émile Lesage.

Le vendredi matin du 3 octobre 1947, 36 excursionnistes recueillis par la J.A.C. ont quitté la ville de Québec, accompagnés de l’abbé Alfred Quirion. De ce 2e voyage à Guyenne, certains y sont restés (Monique Bourgault, Hélène Villeneuve, Marcel Desharnais et Georgette Lachance). Ils sont arrivés à Guyenne vers 21 h le samedi 4 octobre. Le dimanche matin, une basse-messe et une grand-messe ont été célébrées. En quittant Guyenne le lundi 6 octobre, le curé Laurent Bussières leur a dit qu’il se rendrait dire la messe chaque dimanche à Guyenne en attendant qu’un prêtre y soit établi à demeure.

Photo : Voici le groupe du 2e voyage de la J.A.C. – Automne 1947.
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Assassinat de l'abbé Quirion - Anecdote

Alfred Quirion est né le 21 janvier 1911, en Beauce, d’une famille de cultivateurs de douze enfants. Il a été ordonné prêtre le 8 juin 1938. En août 1946, il a fondé la paroisse de Guyenne en Abitibi avec l’aide de quarante jeunes Jacistes dont il était l’aumônier.

En janvier 1955, l’abbé Quirion, un grand « Jack » de 6’2’’, 200 livres, est allé reconduire 5 séminaristes au Manitoba. Le 9 janvier, alors qu’il prenait la route pour revenir en Alberta, il croise trois jeunes Montréalais près de Winnipeg. Il n’aimait pas prendre des auto-stoppeurs car il craignait les intentions des inconnus. Mais là, sa route s’annonçait longue et il était seul… Il était 15 h.

Quelques milles plus loin, il aurait eu une altercation avec ses passagers, peut-être même une lutte; les ecchymoses sur le visage du prêtre le laissaient supposer. Guy Ferragne, l’un des trois adolescents, a avoué lors de sa déposition, avoir menacé le prêtre avec une arme à feu pour le voler et s’emparer de l’auto. Mais dans sa nervosité, il a tiré trois balles de revolver :  deux ont atteint l’abbé Quirion dans son bras droit et la troisième balle a pénétré par son côté droit pour atteindre le cœur. Sa mort a été rapide. Il était alors 16 h.

C’est ainsi qu’à douze jours de son 44e anniversaire de naissance s’achevait sa vie.

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Saint-Émile

Qui est Saint-Émile, le patron de Guyenne?

Après la ruine de Jérusalem en l’an 70, le pouvoir romain fut cruellement hostile aux chrétiens dans tout l’empire. La persécution des chrétiens s’est surtout déroulée de l’an 64 à 313, entrecoupée de quelques accalmies. C’est sous le règne de Dèce qu’eut lieu la persécution la plus meurtrière.

Vers l’an 250, en Afrique du Nord, sous l’empereur Dèce, beaucoup de chrétiens furent martyrisés et tués pour leur foi au Christ. Parmi eux se trouvait Émile qui fut arrêté pour sa foi, avec des compagnons comme Marcel, Chaste et Saturnin. Émile fut d'abord emprisonné, battu avec des verges et soumis à différentes tortures pour l'inciter à renier la vraie Foi et à sacrifier aux faux dieux. Après avoir faibli devant la torture, il apostasia (abandonna publiquement sa foi) et fut relâché. Se reprenant aussitôt, il alla voir le magistrat qui l'avait jugé et lui redit sa foi. Il fut condamné à être brûlé vif.

Ils acceptèrent de mourir pour leur foi au Seigneur Jésus avec un grand courage et une belle générosité. Saint Cyprien, son contemporain, évêque de Carthage, puis martyr comme eux, raconte que les deux saints, Émile et Chaste, après les premiers tourments, crurent ne pas pouvoir résister aux intentions, puis, après avoir prié le Seigneur, reçurent la force de vaincre leurs persécuteurs, qui les firent mourir par le feu. Saint Cyprien a fait l’éloge de leur courage et de leur foi!

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Chanoine Émile Couture

Le 2 août 1947 Mgr Desmarais, évêque d’Amos, désignait Saint-Émile patron de la paroisse, en l’honneur du chanoine Émile Couture et du député de l’Abitibi-Ouest, M. Émile Lesage.

Né le 1er novembre 1902, il est décédé le 12 août 2002. Le 29 octobre 1935, il est parti pour l'Abitibi où il a été missionnaire/colonisateur et où il a exercé la plus grande partie de son ministère. Grand bâtisseur de pays, il a été nommé « Commandeur de l’ordre du mérite du défricheur ».

En 1946, il a tenté l'aventure de Guyenne.  Le 15 août, il était là quand les Jacistes ont planté leur croix aux Quatre-Chemins.  À Guyenne, la première naissance a eu lieu le 2 décembre 1947. Les parents, M. et Mme Jean Couture, on d'ailleurs appelé leur fils Émile Couture, comme M. le Chanoine !

Un zèle intrépide, une foi à transporter les montagnes, une âme de feu, un regard qui allait droit au cœur, voilà, en bref, ce qu'il était. Plusieurs le considèrent comme le premier « bulldozer » de la région; il ne reculait jamais devant rien, il balayait rapidement les obstacles dans le but de créer des œuvres durables. La construction des 22 premières maisons à l’été 1947 en est un exemple. Il disait :

« Que les gens pensent ci ou ça de moi, ça m’importe peu. Ce qui est important pour moi, c’est de réaliser quelque chose et d’aider ces gens-là (les colons) à pouvoir sortir de la misère et à s’établir ! »

Photo : Chanoine Émile Couture
Collection privée - Paroisse Saint-Émile
 

Émile Lesage

Saint-Émile a été désigné patron de la paroisse, en l’honneur du député de l’Abitibi-Ouest, M. Émile Lesage, et du Chanoine Émile Couture. M. Lesage est né à Louiseville, le 8 février 1904. Le 26 juin 1928, il a épousé Fabiola Bordeleau de Macamic. La même année, il s’est lancé en affaires comme marchand à Macamic et Normétal.

Émile Lesage a été tout un homme et en a fait beaucoup pour sa communauté au cours de sa vie. Entre autres, il a été député en Abitibi-Ouest en 1936, réélu en 1944, 1948 et 1952; adjoint parlementaire au ministre de la Colonisation; maire de Macamic de 1958 à 1961.

Il est malheureusement décédé en fonction à Macamic, le 27 juillet 1963.

Le 12 juillet 2013 avait lieu le dévoilement officiel d’une plaque commémorative et l'inauguration du parc Émile-Lesage à Macamic. Émile Lesage était un homme bienveillant et toujours à l’écoute de la population de son comté. Par cette plaque commémorative et un parc dédié à sa mémoire, Macamic souhaite reconnaître le travail de M. Lesage et lui rendre un hommage durable. 

Photo : 
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Le campement chapelle

Pendant les trois premières années, les messes ont été célébrées dans le campement qui avait été bâti en prévision de devenir l’église paroissiale. Les bûcherons y logeaient également en attendant que leurs maisons soient construites. C’était M. l’Abbé Laurent Bussières, curé de Launay, qui occupait le rôle de desservant de la jeune colonie, et ce, jus-qu’à l’arrivée du premier curé M. l’Abbé Laurent Desrochers le 2 septembre 1950.

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Mgr Joseph-Aldée Desmarais - Anecdote

Les jacistes se souviennent que le premier soir de leur arrivée en Abitibi, c’est Mgr Desmarais qui leur avait offert le souper et, après le repas, Mgr leur avait fait un discours :

« Enfin, l’élite de notre jeunesse agricole daigne visiter l’Abitibi. Il y a longtemps que nous attendions votre visite. Jusqu’à aujourd’hui, vous avez entendu parler de l’Abitibi par ceux qui ont raté leur coup et qui s’en sont retournés. On vous a dit que c’était un pays de misère, qu’il y gelait tous les mois de l’année et que l’on manquait de tout, etc. Eh bien! Ouvrez les yeux et vous verrez qu’il y a moyen de mener ici une vie religieuse, sociale et économique aussi intense que dans vos paroisses d’origine. Lorsque vous serez retournés chez vous, vous direz à qui voudra bien vous entendre que l’ouverture d’un pays, c’est l’œuvre de l’élite de toutes les classes de la société. Vous nous reviendrez un jour pour fixer votre foyer chez nous et vous en amènerez d’autres avec vous. C’est avec des gens de votre trempe que devraient s’ouvrir nos 150 prochaines paroisses! »

Son discours motivant a sans doute eu l’effet escompté puisque ces jeunes ont fini par rester pour développer l’Abitibi d’aujourd’hui.

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Mgr Sanschagrin

Albert Sanschagrin est né le 5 août 1911 à St-Tite, dans une famille de dix enfants. Il a été ordonné le 24 mai 1936 à Sainte-Agathe-des-Monts. Le
3 septembre 1957, la Coopérative de travail de Guyenne fit l’acquisition du chantier de Press situé à 28 milles à l’est de Senneterre, donc à une bonne distance de Guyenne. Les pionniers de l’époque de ce chantier se souviendront des visites que Mgr Sanchagrin faisait au chantier. Il rencontrait les bûcherons, mangeait avec eux, visitait la forêt et, bien sûr, disait la messe et donnait les services religieux d’usage.

Sa devise : Au service exclusif de l’Église. Il était un évêque d’une gentillesse incroyable. En effet, il était vraiment apprécié de tout le monde. C’était un homme proche du peuple. Il était un bon vivant et notre Mgr. Sanschagrin, on peut dire qu’il n’était jamais triste!

On dit aussi que lors de sa rencontre avec le pape Paul VI, ce dernier, apprenant son nom lui a dit : « Sanschagrin, mais c’est tout un programme! »

À sa mort, le 2 décembre 2009, à plus de 97 ans, il était le plus vieil évêque canadien de l'Église catholique romaine.

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile

 

Incendie de la chapelle - Anecdote

Le 29 septembre 1950, un incendie s’est déclaré dans la chapelle. Les hommes étant au moulin, ils se dépêchaient à s'y rendre pour essayer d’éteindre l’incendie, mais sans succès. Ils ont tout perdu!

À la maison voisine du campement chapelle, celle d’Adrien Lebreux, père de huit enfants, tous ont eu très peur. Le vent, qui soufflait du mauvais côté rendait le mur de la maison très chaud. Avec ce vent, les étincelles et les flammes risquaient de s’y propager.

La cause de l’incendie est demeurée inconnue, mais on suppose que la « truie » a été trop chargée ou que les tuyaux ont surchauffé.

Ulric, âgé de 10 ans, se rappelle de la peur qu’il a eue! Sa mère, Marie-Jeanne, avait sorti une statuette de la Vierge Marie et l’avait placée sur la galerie.

« On priait pour qu’elle apporte protection à la maison.  Peu de temps après, le vent a changé de direction et la maisonnée était sauve! »

Marguerite Lebreux, épouse d’Ulric Lebreux décédé le 18 mai 2016, a conservé cette statue. »

Photo : La future chapelle qui a servi de dortoir aux hommes dès septembre 1946.
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Une 2e église

Dans le procès-verbal du 23 octobre 1948, on décidait que « la chapelle, ayant besoin de gros travaux pour être chauffé adéquatement, le Syndicat des pionniers fera finir, à ses frais, la maison de M. Adrien Marois; en retour, M. Marois louerait gratuitement le haut de sa maison, qu’il chauffera à ses frais, pour la messe du dimanche et les assemblées du Syndicat sur semaine. »

Le 26 octobre 1949, la population assistait au décret d’érection du premier chemin de croix dans la chapelle. Moins d’un an plus tard, le 29 septembre 1950, le feu détruisait la première église. Elle a été reconstruite durant l’été 1951 (église actuelle), mais, pendant le délai, les messes dominicales étaient chantées dans le campement du moulin à scie situé alors près du pont du Rang 5.

Photo : Construction de la 2e église – Été 1951.
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Le clocher - Anecdote

En 1951, un jeune brave de 22 ans, Émilien Dion, a construit le clocher; tout, tout, tout en haut de l’église… Il ne fallait pas avoir peur des hauteurs ni avoir le vertige! 

En 2019, Émilien Dion, âgé de 90 ans s’en souvient encore, après toutes ces années…

Messe de Noël 1948 : Au feu! - Anecdote

Le 25 décembre 1948, la troisième messe de Noël achevait dans le haut d’une maison où les colons s’étaient entassés pour y assister. Soudain, une porte s’est ouverte à la hâte et quelqu’un a crié « AU FEU. Aux Quatre-Chemins! »

Le célébrant s’est retourné, puis après un moment d’hésitation, s’est remis à la messe tout en accélérant. En un instant, deux équipes s’organisaient. Après avoir parcouru les deux milles, un homme s’est écrié « C’est la boutique qui flambe! ».  Un établissement tout neuf appartenant à Joseph Dion. Sa maison était tout près.
On s’affairait autour de l’incendie, alignant les chaudières, formant la chaîne et arrosant les flammes. Mais le brasier était de plus en plus ardent. On priait pour que le feu cesse.

Il n’y avait plus de « boutique à bois ». Il n’y avait plus qu’une famille qui rendait grâce à Dieu de n’avoir pas perdu le toit qui l’abrite, qui acceptait chrétiennement l’épreuve accablante. C’était la première lourde épreuve de Saint-Émile de Guyenne. N’ayant pas d’assurances, M. Dion (54 ans), père de 14 enfants dont 9 encore à sa charge, a décidé d’aller rejoindre son groupe de bûcherons avec sa sciotte.

De bon coeur, le Père Lucien Leroux a écrit un article dans un journal en février 1949 pour demander de venir en aide à M. Dion.  L’aide n’étant pas parvenue, la bâtisse n’a pas été reconstruite et M. Dion a occupé l’emploi d’aller chercher la poste.

Photo : Famille de Joseph Dion à son arrivée à Guyenne en octobre 1947.
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

À la messe en taxi - Anecdote

On a permis à Jos Dion, cultivateur retiré, d’opérer un service de taxi. Il gardait tout ce qu’il gagnait. Son jour le plus affairé, c’était le dimanche : il faisait ses trois voyages autour de la paroisse à chacune des messes.  C’était presque un magnat. Il faisait environ 100 $/semaine. « L’argent gagné trop facilement est impie », disait-il avec embarras.

Les messes : annonce d'un tournage - Anecdote

En 1957, il y a eu à Guyenne et au lac Chicobi le tournage d’un film. Plusieurs personnages du film étaient joués par des gens de Guyenne.

Au prône du 24 août 1952, le curé Laurent Desrochers y citait que tous les acteurs du « Chaland » pour le film « Les Brûlés » étaient priés de se préparer pour 10 h lundi. Les femmes devaient avoir des bottes. Ils ont joué avec Félix Leclerc, Jean Lajeunesse, René Caron, Paul Desmartaux, etc.

Au cours de l’été, Félix Leclerc a offert un concert paroissial dans le sous-sol de l’église (Bozo, Le P’tit Bonheur, Moi mes souliers et bien d’autres).

Il y avait également des soirées « canadiennes » durant les premières années de la paroisse qui s’organisaient sur le perron de l’église, après la messe.

Photo : Acteurs québécois : Jean Lajeunesse, Paul Desmarteaux, Félix Leclerc, René Caron - Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Messe en français

Dans ces années-là, les messes se disaient en latin. À partir du dimanche 7 mars 1965, les curés ont pu employer le français aux messes lues. Le but de cet emploi du français visait à amener les fidèles à comprendre davantage et de prendre une part plus active au sacrifice de la messe, notamment en s’associant aux prières commencées par le prêtre qui préside la messe.

Le français était aussi employé pour les sacrements de baptême, de pénitence, de mariage, d’onction des malades et de confirmation.

Le 24 avril 1965, on assistait au premier mariage en français. Il s’agissait du mariage de M. Camilien Raby et de Mlle Liliane Boivin. Il fut célébré par le curé Roland Massé.

Photo : Liliane Boivin et Camilien Raby
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Les messes

Au début de la colonisation, il était coutume de célébrer la messe tous les jours. Les paroissiens devaient être à jeun de boire et de manger afin de pouvoir communier. Les femmes qui assistaient à la messe devaient avoir la tête couverte et les hommes devaient retirer leur chapeau.

Les personnes en « état de péché » c’est-à-dire qui vivent ensemble sans être marié ou encore être enceinte et célibataire, ne pouvaient communier.

Les femmes qui « empêchaient la famille » étaient excommuniées et allaient en enfer!

Le 24 mai 1988, dans une lettre, le curé Raymond Boulay informait les paroissiens de Guyenne qu’une seule messe par mois allait être célébrée, ayant moins de curés de disponibles et moins de participations dans les paroisses
(4 paroisses à desservir). Cette situation (une messe par mois) a duré jusqu’en 1991.

Puis, les célébrations de la messe ont eu lieu toutes les deux semaines, soit le samedi ou le dimanche. Depuis et jusqu’à aujourd’hui (2019), quelques célébrations de la Parole se tiennent durant l’année et sont présidées par
Mme Francine Simard-Goulet.

Photo : Sortie de la messe en mai 1948
Collection privée - Fabrique Saint-Émile
 

Lire l'Évangile - Anecdote

Le 14 novembre 1954, Le curé Desrochers mentionnait :

« L’Église ne défend pas la lecture de la Bible, surtout l’Évangile. La Sainte Écriture et l’Eucharistie sont utiles à chaque âme. La Sainte Bible contient la parole de Dieu, on lui témoigne bien du respect. »

Bérêts blancs - Anecdote

Les Bérets-blancs sont un groupe de catholiques originaires du Québec, fondé en 1939.

À Guyenne, en octobre 1974, M. le curé faisait remarquer que les Bérets blancs n’acceptaient pas les changements liturgiques dans la paroisse, au point où ça en était devenu un réel handicap pour lui.

«Il serait peut-être bon de discuter avec eux et d’essayer de savoir ce qui ne va pas. Il ne faut pas leur imposer notre idée, mais essayer de leur faire comprendre notre façon de voir les choses.»

À l’automne 1976, le curé ayant été mal reçu par certaines familles, la Fabrique décida d’envoyer une facture pour la dîme aux familles les plus en retard. Les Bérets blancs ne voulaient pas payer sous prétexte qu’ils n’allaient plus à la messe le dimanche. Pourtant, ils allaient à Languedoc et à Authier-Nord où ils demandaient la confession et c’était le même prêtre… Où est la logique?

C’est certain qu’on peut dire qu’ils étaient particuliers. Ils faisaient du porte-à-porte et, lorsqu’ils entraient, ils s’imposaient en disant le chapelet sans demander l’avis des résidents.

Les femmes ne portaient pas de pantalon à moins d’avoir une jupe longue par-dessus, pas de blouse sans manche ou à manches courtes, c’était indécent.

Ils étaient contre la messe en français; contre l’hostie dans les mains; c’était un sacrilège. La télévision aussi était considérée comme maudite.

Avec tout ça, on peut dire qu’ils étaient tout un numéro nos Bérets blancs.

Photo :
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Pas de Témoins de Jéhovah! - Anecdote

En 1954, le curé Laurent Desroches disait dans un prône, concernant les Témoins de Jéhovah, que pendant la messe, il fallait barrer les portes et pas d’argumentation possible!

Curé et relation au temps - Anecdote

Malgré leur mode de vie bien ordonné et efficace, les citoyens péchaient sans vergogne contre la ponctualité. Ils mesuraient le temps non à l’heure mais à la saison.

Une fois, le curé, par distraction, a dit que la messe aurait lieu à l’heure solaire le dimanche suivant plutôt qu’à l’heure avancée comme c’était l’habitude. Il était un mois trop vite. Personne n’a tenté de corriger cette erreur, cette situation. Quelle différence y avait-il? Le dimanche en question, les paroissiens sont arrivés une heure trop tôt! Alors, toutes les horloges du village ont été reculées et pendant un mois, les écoles ont ouvert à huit heures au lieu de neuf.

Prônes 1 - Laurent Desrochers

Les prônes, ce sont des annonces que les curés font à la fin de la messe. Donc, les curés inscrivaient des notes dans un livre afin de ne pas oublier de mentionner ces annonces. Ces livres, jusqu’en 1965, ont été conservés dans les dossiers de la Fabrique.

Voici quelques trouvailles d’intérêt relevées dans ces livres :

11 septembre 1955 – Sous noirs à la quête (165), long à compter… M’inviter aux veillées, même lorsque soirée paroissiale.

18 décembre 1955 – Quête de Noël pour M. le curé (tradition). S.V.P., ne pas m’envoyer de cartes de Noël, ni Jour de l’An.

1er janvier 1956 – 16 paroissiens n’ont pas pris d’arrangement pour la dîme de 1955. Cette insouciance fait mal au cœur.

8 décembre 1956 – Immaculée Conception. À partir de midi, comme La Toussaint. Il n’y a que la messe d’obligation, sous peine de péché mortel.
 

Prônes 2 – Abbés Legault et Lapalme

23 juin 1957 (Maximillien Legault) – Fermez les portes de l’église et les petits carreaux de l’église, à cause des ouragans durant l’été.

22 juillet 1962 (Yvon Lapalme) – Se rappeler que la messe est célébrée dans l’église et non au sous bassement ou sur le perron.

30 décembre 1962 (Yvon Lapalme) – Dérangement à la messe de l’après-midi. Enfants sans doute. À inculquer le respect du sacré.

10 mars 1963 (Yvon Lapalme) – Regret : les jeunes d’ici qui ne veulent pas écouter les appels qu’on leur a lancés. Ce sont 2 ou 3 exceptions. Scandale.

4 août 1963 (Yvon Lapalme) – Les « vues » du jeudi apportent un profit aux organisateurs et aussi des responsabilités morales. Que chacun se sente responsable du bon exemple à donner. Ce n’est pas parce que certaines choses se font dans les cinémas qu’on doive le faire ici.
 

Prônes 3 – Rolland Massé

28 mars 1965 – Bancs. Quelques-uns ont payé pour le leur. Ceux qui sont libres, vous feriez bien de faire votre banc tout de suite… (ces bancs avaient été donnés à la Fabrique de Guyenne pour remplacer les vieux; chaque famille décapait et vernissait son banc).

25 avril 1965 – Invitation à tous de s’essuyer les pieds avant d’entrer pour apporter moins de terre dans l’église. Prière d’éteindre vos cigarettes dehors.

2 mai 1965 – Cet après-midi, les jeunes donnent une séance en l’honneur de leurs mères. Vous leur feriez plaisir en venant les encourager. C’est la coutume dans les villes d’organiser au printemps une campagne de propreté. Pourquoi ne pas faire la même chose dans notre paroisse. Débarrasser le tour de la maison, des bâtiments, nettoyer, « radouer ». Surtout, évitons de jeter des déchets, papiers, bouteilles, paquets de cigarettes un peu partout sur le terrain de l’église ou ailleurs. Un peu de chaux peut-être sur les bâtiments de ferme, ça ne coûte pas cher et ça fait du bien. Gardons à Guyenne sa réputation de paroisse propre et, avec de l’ordre, propreté, on y mettra la joie et le goût de vivre.

Photo : Des paroissiens qui fabriquent leur banc d’église.
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Prônes 4 - Rolland Massé

27 juin 1965 – Mardi, une corvée est organisée pour lever la grange de M. Narcisse Boulé.

Pour le Jour de l’An 1966 – La bénédiction du Jour de l’An, geste de paix et d’amour, tradition chrétienne à conserver. Le papa bénit sa famille, il ne peut lui souhaiter rien de mieux que la paix apportée par l’Enfant Jésus. Au moment où il élève la main sur son épouse, ses enfants, agenouillés à ses pieds, il pense à leur santé, leur confort matériel, mais aussi la paix de son foyer, paix des consciences et des âmes. Il ne peut s’empêcher de penser à la paix du monde. Il souhaite que les siens ne connaissent pas les horreurs de la guerre, que les peuples vivent en harmonie.

La musique

Plusieurs personnes ont agrémenté les messes en jouant de l’orgue et ont dirigé le chant depuis 1947. Ces personnes ont démontré un sens des responsabilités et d’engagement qui ne s’est jamais démenti. C’est une responsabilité qui exige beaucoup de dévouement et de sensibilité. Responsabilité, parce que ce n’est pas un engagement occasionnel, car il revient aussi régulièrement que le balancier de l’horloge : jour après jour et semaine après semaine.

C’est également un travail qui requiert une certaine sensibilité parce qu’il faut souvent préparer des liturgies très personnalisées que ce soit pour un mariage, un anniversaire ou des funérailles. Au fil du temps, la direction du chant a été occupée par MM. Albert Rivest, Adrien Marois et Antonio Bélanger ainsi que Mme Louiselle Plante. Mme Plante a été la dernière à s’occuper de la direction du chant. Elle a quitté Guyenne pour Amos vers 2015.

Photo : Antonio Boulanger
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Les organistes - Anecdote

À l’orgue, la première à y avoir touché était la servante du curé Bussières, Mme Duffault. On la surnommait « My Wife ». Son surnom était dû au fait qu’elle était une « Germaine » (elle gère et elle mène); comme on dit, elle « portait les culottes »; elle disait toujours quoi faire. Elle a été remplacée successivement par de grandes musiciennes qui ont évidemment toujours su livrer une musique époustouflante. La dernière, toujours en poste en 2018, était Mme Clémence Bernier.

Aujourd’hui, en 2019, malgré le très petit nombre de paroissiens à Guyenne (environ 150 personnes), l’église possède toujours une chorale pour agrémenter les messes et les célébrations spéciales.

Photo : Clémence Bernier
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Lettre d'amour d'un bûcheron - Anecdote

Dans le but de provoquer des échanges de correspondance entre les guyennois et des jeunes filles «d’en-bas», l’abbé Ernest Arsenault a imaginé une lettre «d’un bûcheron à la belle inconnue». La lettre a paru dans le journal «La Terre de chez nous» le 29 janvier 1947. Publiée en ces termes, celle-ci ne pouvait rester sans réponse. Le 5 février 1947, on y publiait une réponse en provenance de Charlesbourg, signée par «Francine».  L’auteure de cette lettre, Françoise Lefebvre, est ensuite devienue l’épouse de Gérard Rochette. Malheureusement, il n’y a aucune trace ni souvenir de leur passage à Guyenne. 

Au chantier, plus de dix lettres sont arrivées mais, comme il y avait plus de quarante jeunes hommes pour y répondre, on s’est entendu d’un accord unanime pour procéder à l’amiable : les lettres devaient être ouvertes et circuler entre tous les bûcherons. Celui qui allait trouver l’oiseau de ses rêves pourrait garder la lettre et se mettre en frais de répondre.

À l’une de ces lettres, Lucien Rouleau a donné faisant naître une correspondance assidue, dans un sérieux toujours plus profond.  Et le 8 octobre 1947, une année exactement après son arrivée à Guyenne, c’était le grand jour!!!»  Ces deux «oiseaux» se sont rencontrés, ils ont pris leur envol et ont niché à Guyenne.  Sept oisillons sont nés de leur amour dont Martin qui demeure encore à Guyenne en 2019.

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Extrait du journal du 29 janvier 1947

Je ne te connais pas, mais tu dois exister puisque j’existe. (…) C’est moi, ton cavalier et, avant de me répondre, tu veux savoir quelle espèce de numéro je suis. (…) Voici. 

Un fils d’habitant un peu varlopé; poids léger, cheveux noirs, yeux gris, corps vertical, cœur tendre, conscience droite, pas beau mais propre, pas instruit mais éduqué, pas riche mais à l’aise. J’ai 23 ans; suis clair de nœuds.
        
Je me disais « La petite Canadienne que la Providence me destine va rester vieille fille, et je trouvais ça de valeur. »

En retour, je voudrais que tu sois à peu près ceci : Fille d’habitant, un peu instruite, pas trop; en santé, toute habillée, pas peinturée; capable de tourner une crêpe sans fourchette et de tailler un fond de culottes à l’œil. Peu importe la beauté et le savon que tu emploies, pourvu que tu sois fine et bonne.

Pour dire vrai, j’aimerais mieux que tu sois noire, maligne et pas trop corpulente; en bas de 25 ans, surtout si tu as passé quelque temps en ville. Je n’haïrais pas que l’oiseau qui viendra partager mon nid chantât, surtout quand il aura pondu.

On dit qu’il n’y a plus de filles comme ça sur le marché de l’amour; ce n’est pas une fille de marché que je veux, mais un chou qu’on va cueillir dans le jardin et qu’on apporte sous son bras (…)

Ton futur?  
ROSSIGNOL D’ARCADIE, Guyenne, Abitibi-Ouest. 


 

Extrait du journal du 5 février 1947

Cher Rossignol,

Beau dommage que j’existe, et ma lettre est là pour te le prouver! (…)

Comme je te trouve chanceux de vivre au grand air, en pleine nature. Tu n’es pas du tout à plaindre, (surtout qu’à partir de maintenant, comme les autres gars, t’auras une blonde…).

Qu’y a-t-il de plus beau, de plus émouvant, que de vivre à même la grande Oeuvre du Créateur, de songer qu’Il avait mis toutes ces merveilles, et depuis si longtemps, à la disposition de cœurs jeunes et vaillants qui n’ont qu’à s’en servir. (…)

Pour compléter le portrait que tu as ébauché, je viens à la rencontre de tes désirs.

Je suis bien une fille d’habitant, instruite comme la plupart de mes compagnes, ni plus, ni moins. Je suis en excellente santé et la besogne ne me fait pas peur, même quand elle pousse drue. Je me contente du rouge que le vent et la neige me donnent, pour harmoniser avec le teint que me font le soleil et la pluie. Je suis assez bonne cuisinière, et je serais moins embêtée de faire le fricot de toute une famille que celui de deux personnes… l’habitude, vois-tu!

Je suis brune, maligne juste comme il faut, pas trop corpulente, et en bas de 25 ans. Je n’ai jamais fréquenté le marché de l’amour, où j’aurais couru le risque d’être emportée par des oiseaux qui valent bien moins que toi. (…)

Ta nouvelle blonde Francine.

Un peu d'histoire - la population

Le couvent fut construit en août 1954, les Sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours prirent en charge l’enseignement.

En 1958, lors de sa visite pastorale, Mgr Albert Sanschagrin, au nom de Mgr Desmarais, confirma 51 enfants. En 1961, les 2 et 3 octobre, il en confirma 118. La population de la paroisse était alors de 575 âmes et Mgr Sanschagrin nota ceci : « la population étant composée surtout de jeunes foyers, les enfants sont très nombreux proportionnellement à la population adulte ». Il souhaitait voir la J.A.C. ressusciter dans la paroisse. « La difficulté », dit-il, « semble être que les jeunes quittent la paroisse à cet âge pour aller travailler à l’étranger. »

La foi qui animait les pionniers était forte, ils avaient une grande dévotion à Marie et à l’Eucharistie on aimait réciter le chapelet tous les soirs en famille, à la croix des chemins durant le mois de Marie spécialement. À la Fête-Dieu, c’était la grande procession dans le village, on faisait le reposoir sur les galeries des maisons du
village, on pavoisait la route d’arbres avec ses drapeaux. Tout le monde y participait, même s’il y avait du travail à faire sur les terres.

Il faut souligner l’importance des mouvements religieux qui ont marqué notre histoire. En décembre 1947, l’Union catholique des cultivateurs était fondée pour faire les études nécessaires à la formation des futurs colons; puis, en 1955, c’était la fondation de l’Oeuvre des vocations pour créer un fonds visant à aider à payer les études des futurs prêtres. La J.A.C., les Dames de Sainte-Anne, la Ligue du Sacré-Cœur, les Cercles Lacordaire et Jeanne d’Arc, l’Association des parents catholiques, le Conseil de la pastorale paroissiale ont également eu des heures de gloire à Guyenne.

Née sous le signe de la coopération et bien soutenue par ses pasteurs, la paroisse continue à se développer dans un esprit d’entraide et de partage.

La J.A.C. a changé de nom en 1960; elle est devenue la Jeunesse rurale catholique (J.R.C.).

Photo : Reposoir en face de la maison d’Adrien Marois à la Fête-Dieu.

Premiers mariages

Le 8 octobre 1947, un premier colon de Guyenne, Lucien Rouleau, se mariait avec Marie-Claire Pichette à Clerval.

Par contre, les premiers mariages célébrés à Guyenne se sont tenus en 1948, soit le 7 juillet.  Mlle Alice Dion s’unissait pour la vie à M. Arthur Cloutier et Mlle Thérèse Dion à M. Rosaire Vigneault. Il s'agissait d'un mariage double.

Le 7 octobre 1948, on assistait au mariage de Mlle Thérèse Rivest avec M. Gérard Lemieux.

Photo : Mariage double (7 juillet 1948): Alice Dion et Arthur Cloutier / Thérèse Dion et Rosaire Vigneault.
Collection privée - Paroisse Saint-Émile
 

Quêtes amoureuses - Anecdote

Le 7 mai 1947, il fut décidé que les célibataires seraient traités sur le même pied d’égalité que les gens mariés dans l’attribution des lots, à condition qu’ils se marient dans un certain délai, car, un célibataire à perpétuité était une nuisance pour la paroisse. Donc, pour garder leur lot de colons, ils devaient aller à la conquête de leurs « colonnes ».

M. l’abbé Alfred Quirion disait à l’automne 1948 : « Guyenne, une paroisse en pleine forêt. (…) Voir un autel, une chapelle, le Christ s’immoler à la messe, 50 bûcherons qui communient, c’est impressionnant! (…) On se serait cru dans une vieille paroisse, s’il y avait eu des filles. Les gars se demandent s’ils pourront se trouver des filles prêtes à donner leur cœur à un colon. Je les ai rassurés. (…) Deux jeunes filles ont réservé leur place dans le premier char de « colonnes » qui partira pour Guyenne. (…) Quant à ceux qui sont amoureux en secret, ils seraient heureux de pouvoir dire leur amour par correspondance pour commencer. »

Dans les années 1950, si on se mariait avant 9 h le matin, on ne payait pas le curé.

Joseph Laliberté a contribué au mariage de Léo Ouellet. M. Laliberté l’a invité à dîner et lui a présenté leur employée aux tâches familiales, Marguerite Gadoury. « Marguerite, permets-moi de te présenter Léo Ouellet, ton futur mari. » Et c’est ainsi qu’ils se marièrent ultérieurement.

Photo : Famille de Léo Ouellet
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Les écoles

C’est le 9 septembre 1947 qu’on a décidé de construire la première école de Guyenne; elle a été bâtie sur le lot 50 du Rang 5, au village (au coin du Rang Croche). Le 16 mars 1972, le Cercle des fermières de Guyenne adressait à la Commission scolaire locale une demande pour acheter la première école; celle-ci a accepté de céder la première école pour 1,00 $.

Une nouvelle école a ensuite ouvert ses portes en septembre 1950 aux « Quatre-Chemins », elle aussi sur le chemin des Rangs 4 et 5.
En septembre 1951, une troisième école a été construite sur le chemin des Rangs 6 et 7 (au coin du chemin du Lac Chicobi).

En 1954, les trois écoles ne suffisaient plus. On a alors improvisé une classe dans la salle de réunion du magasin et une autre dans le haut de la résidence de M. et Mme Adrien Marois.

Voici quelques commentaires des inspecteurs d’écoles:

 « J’ai été frappé par la bonne organisation de vos élèves:  la propreté, la politesse et l’esprit d’ordre de vos élèves pourraient servir de modèle à plusieurs municipalités scolaires…»

 « Toutes les titulaires méritent des félicitations pour leur ponctualité exemplaire.  L’ordre et la discipline règnent partout.  La propreté et la bonne tenue des cahiers et des manuels scolaires reflètent le vif intérêt que vos enfants portent à leurs études…»

Photo : Deuxième école ouverte en 1950. 
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Sr Simone Rivest

Simone Rivest était la fille de M. Albert Rivest et de Mme Lucienne Beauséjour. Elle a prononcé ses vœux, en février 1950, dans la communauté des Sœurs de Sainte-Croix. Elle a été la première enseignante à Guyenne.

« Dans sa grande bonté, le Seigneur m’a fait signe, en sourdine, de me faire religieuse dès l’âge le plus tendre. » 

Mais, pendant plusieurs années, son refus était catégorique. Les coïncidences de sa vie l’ont enfin amenée à répondre favorablement à cette grâce. « Je suis sûre qu’une de ces coïncidences fut d’être la première institutrice à Guyenne. »

Elle résume ses débuts ainsi :

 « Cinq années durant, j’ai vécu dans un pensionnat avec des amies de mon âge… À la sortie de cette grande école, mes parents m’ont annoncé qu’ils déménagaient en Abitibi pour accompagner des jeunes de la Jeunesse agricole catholique! Et je fus appelée à ouvrir la première école de Guyenne, malgré mon inexpérience. Mon but était d’apporter aux jeunes la réussite de leur éducation intellectuelle, morale et spirituelle. Vraiment, je ne me sentais pas de taille. Mais le tout s’est organisé très doucement avec une dizaine d’élèves ».

Son enseignement a duré trente années. Puis, elle a accompagné les sœurs malades dans les hôpitaux. La dimension spirituelle a toujours été très présente qui lui rappelle une parole de Jésus « J’étais malade et vous m’avez visité… »

Photo : Sr Simone Rivest accompagnée de ses élèves à l’extérieur de l’école.
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Le couvent

Le 17 janvier 1954, le curé Laurent Desrochers disait : « Le Couvent a été accordé, nos sacrifices n’ont pas été inutiles ». On a construit ce couvent dont la finition s’est reportée jusqu’au retour en classe au début de janvier 1955. Le 19 janvier 1955, le curé Laurent Desrochers annonçait la bénédiction solennelle du Couvent, en après-midi, à 2 h 30.

En 1959, le couvent a été agrandi par l’ajout de quatre classes supplémentaires. Les travaux étaient terminés en septembre 1960. Le 18 novembre 1962, le curé Rolland Massé disait : « Des enfants, ce sont des enfants; s’ils étaient parfaits, ils ne seraient pas à l’école; s’ils sont à l’école, c’est pour les former. »

Plus tard, au début des années 1980, ce bâtiment est devenu la Corporation de développement de Guyenne.

Voici quelques commentaires des inspecteurs d’écoles:

 « J’ai été frappé par la bonne organisation de vos élèves:  la propreté, la politesse et l’esprit d’ordre de vos élèves pourraient servir de modèle à plusieurs municipalités scolaires…»

 « À l’école du village, les religieuses enseignantes sont réellement compétentes. Elles appliquent les méthodes actives et cultivent le bon français chez les élèves des degrés supérieurs. Espérons que, dans quelques années, vos élèves figureront parmi les meilleurs du district…»

 « Toutes les titulaires méritent des félicitations pour leur ponctualité exemplaire.  L’ordre et la discipline règnent partout.  La propreté et la bonne tenue des cahiers et des manuels scolaires reflètent le vif intérêt que vos enfants portent à leurs études…»

Photo : Agrandissement du couvent en 1960
Collection privée - Paroisse Saint-Émile
 

Sr Marie-Cécile Rodrigue

Sr Marie-Cécile Rodrigue, de la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours, a enseigné à Guyenne de 1963 à 1969. En 1963, ce fut un cadeau pour ses 25 ans de vie religieuse.

« La réalité m’a comblée, car, dans ce nouveau monde, j’ai découvert des trésors insoupçonnés: des gens pleins de cœur, de courage, de foi profonde et remplis d’un esprit d’entraide où chacun se sentait proche de son voisin. Avec les années, leur manière de faire ne s’est pas démentie. (…) J’étais édifiée par la débrouillardise des jeunes mamans qui cousaient, tissaient, faisaient des tapis, etc. La foi en Dieu était le phare qui les guidait. Chacun voulait nous faire plaisir. »

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile

La pêche au brochet - Anecdote

Sr Marie-Cécile Rodrigue se rappelait que c’était M. Albert Rivest qui lui avait enseigné à pêcher le brochet, en 1968.

« Un jour que Sr Germaine Beaudoin et moi venions de pêcher un brochet de 27 pouces, au Lac Chicobi, un agent de la conservation est arrivé sur les lieux. M. Rivest avait dissimulé ses dorés, mais, en voyant notre costume noir, l’agent ne s’est pas approché… Je me rappelle aussi le jour où M. Adrien Marois nous avait amenées au Lac Chicobi pour admirer un coucher de soleil, en plein été, quand il se couche très tard. Le spectacle était splendide, les mots nous manquaient pour exprimer notre admiration devant autant de beauté. »

Les soeurs de la Providence

Les religieuses de la Providence ont soutenu le travail de nos pasteurs et des laïques de la paroisse de Guyenne. 

Nous ne pouvons passer sous silence le travail pastoral et social des religieuses de la Providence : Sr Juliette Rioux, Sr Thérèse Fournier et Sr Madeleine Asselin, animatrice paroissiale durant cinq ans, de 1977 à 1982.

Les religieuses de la Providence ont joué un rôle important auprès des Fermières et de toute la population de Guyenne, entre autres, Sr Thérèse comme catéchète à l’école, Sr Madeleine comme animatrice paroissiale, Sr Juliette comme infirmière.

Dans le Bulletin paroissial du 20 janvier 1963, on y lisait :

« La Commission scolaire de Guyenne est heureuse d’offrir, à Sr Sainte-Élisabeth, ses plus sincères félicitations pour le certificat d’honneur qu’elle s’est mérité du Département de l’instruction publique du Québec, pour s’être classée première, dans la région, pour l’enseignement du français. Signé par Viateur Deschênes, secrétaire. »

Photo : Les Sœurs de la Providence sont fières de leur travail de tissage.
Collection privée - Paroisse Saint-Émile
 

Les sœurs de Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours

Les religieuses de N.D.P.S. ont, de 1954 à 1976, soutenu le travail de nos pasteurs et des laïques de la paroisse. En 1982, deux nouvelles religieuses sont arrivées pour prendre en charge la pastorale et l’animation. En 1984, Sr Rose Lebel est venue offrir des cours d’orgue et de piano à des gens qui sont devenus organistes pour l’église. En 1986, les sœurs de N.D.P.S. se préparaient à quitter la paroisse. À partir de ce moment, les paroissiens de Guyenne se sont pris en main. Malgré le fait qu’il n’y avait plus d’école, plus de religieuses, ni de prêtre résident, ils ont tout fait pour la survie de leur communauté chrétienne et soutenir leur foi.

L’ouverture des classes a eu lieu le mardi 5 septembre 1954 : une classe dans la première école du village (aujourd’hui La Ruche) et une autre dans le haut de la maison de M. Adrien Marois. Le dévouement des Sœurs N.D.P.S. à l’école fut couronné de succès. Le 10 juillet 1955, M. le curé Laurent Desrochers annonçait que tous les élèves avaient obtenu leur certificat et qu’il y aurait une 10e année en 1955-1956. Ainsi, les classes ont repris avec 61 élèves de la 1re à la 10e années.

Nous leur devons beaucoup, car nous avons bénéficié de leurs généreux services aux plans de la pastorale paroissiale, des soins de santé, de la formation des laïques et de la formation musicale. Elles se sont énormément impliquées pour notre paroisse.

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile
 

Un peu d'histoire - reconnaissance des laïcs

Nous devons aussi beaucoup de reconnaissance aux laïcs qui se sont impliqués depuis les débuts dans le Conseil, le secrétariat et la comptabilité de la Fabrique, dans la pastorale paroissiale, l’entretien de l’église, du presbytère et des objets du culte, la préparation aux sacrements, l’animation des célébrations sans prêtre et des prières communautaires, l’animation de la chorale, les auxiliaires à la communion, la rédaction et l’envoi du bulletin paroissial, etc. Soulignons que les premières femmes élues marguillières, en 1965, sont Mmes Lucienne Rivest et Marguerite Ouellet; et que c’est M. Léo-Paul Goulet qui fut le premier président du Conseil de Fabrique en 1985. 

Le sol de Guyenne porte l’empreinte de nos bâtisseurs et témoigne de leur vitalité, de leur confiance en la Providence, de leur ténacité et de leur courage pour maintenir la communauté dans les objectifs du début. Il y eut des échecs et des épreuves, mais les difficultés ont été surmontées d’une façon admirable en créant des liens de fraternité solides et durables entre les paroissiens. Leur foi en Dieu a su donner un caractère chrétien à toute la vie, que ce soit dans les familles, dans la paroisse de même que dans les organismes qui s’occupent du développement. Même si la pratique dominicale a diminué, la foi est encore vivante chez nous!

Hommage aux familles qui y sont venues, aux jeunes gens, jeunes filles du début. Hommage à toutes les familles d’aujourd’hui.

En 2016, plusieurs jacistes étaient encore à Guyenne: Mmes Yvonne Lebreux-Bernier, Francine Simard-Goulet, MM. Ulric Lebreux (décédé le 18 mai 2016), Marcel Talbot et Jean-Claude Lapointe (décédé le 10 mai 2016). En 2019, il ne reste que Mmes Yvonne Lebreux-Bernier et Francine Simard et M. Marcel Talbot. Que Dieu permette qu’ils demeurent avec nous encore de nombreuses années! Deux de ces jacistes sont arrivés avec leurs parents en 1947, il s’agit d’Ulric et d’Yvonne Lebreux. Ulric avait 8 ans et Yvonne 7 ans.

Photo : Mme Yvonne Lebreux-Bernier, M. Marcel Talbot, M. Ulric Lebreux, M. Jean-Claude Lapointe

 

Statistiques

Voici quelques statistiques intéressantes que nous avons relevées dans divers documents :

- En 1952, la population était de 296 habitants; il y a eu 23 naissances, pour un accroissement naturel de 77%. Guyenne a été citée à l’O.N.U. pour le taux de natalité le plus élevé de l’Amérique du Nord. Plus tard, avec le vieillissement des parents, les naissances ont diminué.

- En janvier 1955, le curé Laurent Desrochers dénombrait : 65 familles, 73 personnes isolées, 427 âmes, 28 naissances, 2 sépultures d’enfants, 69 membres de la Ligue du Sacré-Cœur, 41 Dames de Sainte-Anne, 109 Lacordaire et Sainte-Jeanne d’Arc.  

- En 1962, il y avait 70 familles; 25 naissances ont été enregistrées et la population était de 544 habitants.

- Le 30 janvier 1966, Guyenne comptait 223 étudiants, dont 180 au primaire et 43 au secondaire, 354 communiants et 184 non-communiants.

- En 1996, il y a eu 2 naissances et, selon le recensement municipal, la population était de 205 habitants. Aux archives de la paroisse, du 10 septembre 1950 au 31 janvier 1997, on dénombrait 543 naissances, 88 mariages et 68 sépultures.

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile
 

Le presbytère, faits intéressants...

La bâtisse du presbytère, initialement, a servi de bureau au premier gérant en 1946. Elle a ensuite été modifiée pour devenir un presbytère; la construction s’est terminée en 1951.

Avant la construction du couvent (terminée en 1955), les sœurs ont demeuré au presbytère.

Une partie du bâtiment a été loué comme logement à des paroissiens entre juin 1989 et décembre 1995.

Le 20 juin 1997, la Fabrique a reçu l’autorisation du Diocèse d’Amos de vendre le presbytère à condition de recevoir 26 000 $ comptant. La signature du contrat s’est faite le 19 décembre 1997. C’est M. Jocelyn Plante qui en a fait l’achat.

Un musée existe à Guyenne. Dans ce musée, on y retrouve une maquette du village qui a été conçu dans le haut du presbytère où l’espace était restreint. Ce projet a été initié par Mme Jeanne d’Arc Chouinard et la construction de la maquette (en papier mâché) s’est déroulée du 16 novembre 1975 au 10 juin 1976.

Photo : Le presbytère avec son garage, à ses débuts
Collection privée - Paroisse Saint-Émile
 

La Fabrique

Le 16 mai 1951 a eu lieu l’érection canonique de la paroisse Saint-Émile dotant Guyenne d’un conseil de Fabrique et de marguilliers (administrateurs) élus.

L’assemblée de la Fabrique est composée du curé, d’un président, d’un vice-président, d’un trésorier, d’un secrétaire et de marguilliers. C’est un grand honneur d’être élu marguillier, c’est accepter surtout de servir, de donner de son temps et de dépenser ses énergies positivement. C’est servir le bien, avoir une bonne administration dans l’objectif de faire progresser l’Évangile et le Royaume de Dieu.

Des constables à l’église? Eh oui! Le 13 février 1966, MM. Alphonse Dion et Joseph-Albert Ouellet ont été nommés, officiellement, constables d’église pour l’intérieur, sous-sol et terrain de la Fabrique. Protégés par la Loi comme les polices municipales de villes, ils avaient les mêmes pouvoirs pour faire appliquer la Loi.

En 1985, M. Léo-Paul Goulet a été le premier président mandaté par l’évêque d’Amos.  Avant cette période, la tâche était relevée par le curé résident.

En 1965, des femmes ont été élues marguillières pour la première fois. Il s’agissait de Mmes Lucienne Rivest et Marguerite Ouellet. Ce qui était avant-gardiste pour cette époque. Mme Rivest était une sage-femme et jouait de la musique. Mme Ouellet s’occupait du Bureau de poste. Toutes les deux très pieuses. La Fabrique nommait un parrain et une marraine pour les nombreux enfants qui allaient se faire confirmer. Mme Ouellet ou Mme Rivest étaient nommées marraines et M. Ouellet en était le parrain.

Activités de la Fabrique

Le 28 août 1951, Mgr J.-Aldée Desmarais procédait à la première confirmation de 6 garçons et 14 filles.

L’élection des premiers marguilliers s'est tenue le 9 septembre 1951. Les marguilliers du banc étaient : Messieurs André Thibodeau, Joseph Dion, Albert Rivest; tandis que les anciens étaient : Messieurs Gérard Côté, Charles-Édouard Perron, Gérard Lemieux et Adrien Lebreux. La première assemblée des marguilliers a eu lieu le 30 septembre 1951 et c'est à l’assemblée du 21 octobre qu’on a décidé d’affecter la somme de 30 000 $ pour la construction de l’église dont les dimensions seraient de 90 pieds par 55 pieds, incluant la sacristie.

L’église a été reconstruite durant l’été et c'est M. Ladislas Leclerc de Villemontel qui avait pour mandat de diriger les travaux. Le 17 octobre, la construction étant terminée, on procéda à la bénédiction du nouveau lieu de culte et à l’érection du nouveau chemin de croix.

Photo : Église et presbytère en 1951.
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Cimetière de Guyenne

Les premières sépultures sont celles de bébés ou d’enfants en très bas âge (entre autres, Bébé Rita Landry, 3 février 1955); quelques belles jeunesses de 15 à 25 ans sont allées rejoindre les tout-petits. La première personne adulte à être enterrée à notre cimetière était Mme Cyrille Bouchard, la mère de M. Léo Bouchard. Avec les années, plusieurs autres adultes, dont plusieurs pionniers, y reposent en paix.

Au milieu des années 1990, l’assemblée de la Fabrique crée le Comité du cimetière pour en gérer son administration et voir à son entretien. Ce comité est toujours en vigueur en 2019.

«Vous nous avez quittés pour entrer dans la maison du Père mais nous gardons un souvenir ému de ce que vous nous avez laissé en héritage et nous vous assurons nos ferventes prières.  Vous qui avez tant aimé la vie, le Seigneur vous a donné la Vie éternelle.  Que la croix du cimetière vous garde sous la protection de ses bras!  Que les âmes de nos fidèles défunts reposent en paix!»

«Tu es mon Berger ô Seigneur, rien ne saurait manquer où tu me conduis!»

«C’est grand la mort, c’est plein de vie dedans…»  (Félix Leclerc)

Photo : Jonathan Levert

Parc et terrain de balle

Le 27 juin 1976, un parc a vu le jour sur le terrain de la Fabrique, en face du magasin. On y retrouve des balançoires, des tables et des chaises et des décorations. Un feu de la St-Jean a illuminé le ciel de Guyenne pour souligner son ouverture.

En septembre 1983, l’assemblée des marguilliers a décidé de prêter gratuitement, au Comité municipal des citoyens de Guyenne, un de leurs terrains pour en faire un un parc d’amusement et un terrain de baseball. En 2019, ce prêt est encore en vigueur.

Photo : Parc en hiver
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

2e croix de chemin

Après la croix plantée par les Jacistes aux Quatre-Chemins, une autre croix a été érigée, au début des années '50, au coin du chemin des Rangs 6 et 7 et du chemin du Lac Chicobi. Cette croix a été construite par M. Simard.  Elle était en bois rond et on appliquait une protection contre l’humidité car le sol était détrempé. Plus tard, une niche avec la Vierge-Marie y a été ajoutée, don de Mme Georges Boucher.

Plus tard, elle a dû être enlevée puisqu'Hydro-Québec faisait des travaux sur ce Rang. Elle n’a jamais été replacée.

 

3e croix de chemin

Longtemps plus tard, au début des années '90, une troisième croix a été installée au coin du chemin des Rangs 6 et 7 et de la montée du Rang Croche par Raymond Plante et Donat Bernier qui s'occupent également de l’aménagement paysager. Cette croix-là, en 2019, est toujours présente.

Photo : Jonathan Levert

Bulletin paroissial

Le 24 mai 1953, nous assistions à la naissance du Bulletin paroissial. Le curé Laurent Desrochers disait « C’est avec plaisir que je vois la naissance de notre premier bulletin paroissial, je lui souhaite longue vie (…). Je bénis cette initiative. »

Voici quelques extraits intéressants :

30 août 1953 – Balle-molle : Un comité a choisi l’étoile de la partie de dimanche dernier (….) Vous avez deviné qui a mérité l’étoile? C’est Léo Bouchard qui, selon les juges, a crié pour 20 points avec ses amis Gaignard, Lebel, Landry et plusieurs autres, sans oublier son «helper Ti-Nomme».

15 août 1954 – L’Amour cause beaucoup de troubles aux sportifs.  Il nous manquera deux joueurs : l’un est en voyage de noces, l’autre est allé préparer le sien!

4 décembre 1955 – Enfin, le « Monde rural » s’en vient! C’est le plus beau de tous les almanachs; (…) La J.A.C. de Guyenne a un titre à conserver car, l’année dernière, elle a été déclarée « Champion national » en vendant 72 exemplaires du « Monde rural » pour 65 familles!

Sans date – Remerciements à M. Ulric Lebreux, ainsi qu’à sa mère, pour le dévouement dont ils ont fait preuve pendant plusieurs années en distribuant les «Prions en église».  Ils laissent un compte de banque de plus de 100 $.

Sans date – Cultivateur : Il ne faut pas l’oublier, la profession de cultivateur, de travailleur de la terre, est la plus noble et la plus près de Dieu de qui nous vient toutes les richesses!

Photo : 
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Les sports prennent trop de place! - Anecdote

Des membres du Conseil pastoral paroissial, lors d’une assemblée, ont déploré la trop grande place du sport dans la vie des jeunes.

Ils se disaient que ces jeunes ne s’appartenaient plus; on les sollicitait ici et là toutes les fins de semaine. Les parents n’avaient plus leur mot à dire.

On se demandait si le Comité de pastorale urbain était au courant des problèmes des parents de la campagne. Ils se disaient que le travail des adultes et des jeunes offrait beaucoup d’avantages : « Ce serait bon si les adultes et les jeunes pouvaient organiser leur travail et leur loisir ensemble, ce serait un excellent moyen de sauver les familles. »

Photo : Le transport pour les sportifs
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Cercles d'abstinence - Anecdote

Au cours des années 1940, le mouvement d’abstinence totale de boissons alcoolisées connu sous le nom de Lacordaire pour les hommes et de Sainte Jeanne d’Arc pour les femmes, s’implantait à travers la province de Québec.

C’est avec l’arrivée des premiers colons, en 1946, que l’histoire du Cercle a débuté à Guyenne, puisqu’on y comptait déjà quelques membres. M. et Mme Marcel Desharnais furent les premiers responsables jusqu’à la fondation officielle le 29 juillet 1951 du Cercle à Guyenne. Ce mouvement cadrait bien avec notre formule d’établissement et aidait à la mise en pratique de certains règlements qui interdisaient l’usage de toute boisson alcoolisée et il favorisait l’économie nécessaire à l’établissement.

À la faveur d’un travail très suivi de ses dirigeants, à son apogée, le Cercle Lacordaire comptait 90% de la population dans ses rangs. Le curé était très sévère et incitait fortement les paroissiens à en faire partie. Un jour, le curé Laurent Desrochers a trouvé une bouteille de bière vide dans l’église. Il était tellement en colère qu’il a fait un grand sermon sur le sujet ! Mais, quand les hommes ont commencé à sortir de la paroisse, en raison qu’il n’y avait presque plus de travail à Guyenne et à cause de certains autres facteurs, le nombre de membres a beaucoup diminué.

Également, à la Coopérative de travail de Guyenne, il y avait un règlement qui interdisait aux hommes de boire et de sacrer. 

Photo : Curé Laurent Desrochers
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Dames de Sainte-Anne

Le Mouvement des femmes chrétiennes était un mouvement d’action catholique paroissiale regroupant des femmes qui travaillaient à leur promotion humaine et chrétienne en prenant conscience de leurs responsabilités apostoliques et en s’engageant à instaurer un climat chrétien dans la famille, dans la paroisse et dans la société. En collaboration avec l’Église et les prêtres, le M.F.C. était un mouvement à responsabilité laïque qui avait un rôle apostolat, d’animation et de pastorale missionnaire.

À Guyenne, la fondation du M.F.C. remonte au 16 novembre 1952, alors que 30 dames ont adhéré au mouvement qui s’appelait, à cette époque, « Les Dames de Sainte-Anne ». Puis, en 1962 la Commission épiscopale catholique a demandé à la Fédération des Dames de Sainte-Anne de se transformer en mouvement d’action catholique paroissiale.

Les premières responsables du M.F.C. ont été Mme Joseph Dion (présidente), Mmes Victor Lebel et Gérard Côté (vice-présidentes), Mme Raymond Dubé (secrétaire), Mme Odilon Turcotte (trésorière), Mmes Fernand Normand, Lauréel (Gisèle) Leclerc, Albert Landry et Léopold Meunier (conseillères).*

* À cette époque, toutes les femmes portaient le prénom et le nom de leur mari; c’est pourquoi que nous n’avons pas leur nom de « femme ».

Photo : Carte de membre de Mme Jean-Claude Lebel (Lorraine Bizier) de la Congrégation des dames de Sainte-Anne de Saint-Émile de Guyenne qui certifie qu’elle la payé sa contribution de 1956 à 1963.
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Cercle des fermières

Le 22 mai 1949 a eu lieu la fondation du Cercle à Guyenne. Les femmes, souvent seules à la maison avec les enfants, ont senti le besoin de se regrouper pour se connaître, partager des expériences et découvrir le fonctionnement de la paroisse et l’évolution de la société en général. Mme Albert Rivest en fut la première présidente.

Leur devise :« Coopérons pour l’honneur et le foyer! » Leur mot d’ordre : « Ce qui mérite d’être fait, mérite d’être bien fait! ».

Des cours y étaient donnés : crochetage, tressage, tissage, couture, tricot, art culinaire, système métrique, secrétariat, jardinage, etc.

En 1951, le Cercle de Guyenne s’est classé 8e sur 30 cercles participants.

Le Cercle a connu son apogée lorsque le curé Desrochers était parmi nous (1950-1956). Ce dernier mettait les femmes au courant des problèmes que devaient résoudre leurs maris et les conseillait de façon à ce que les problèmes du Syndicat ne soient pas cause de difficultés familiales ou interfamiliales.

Elles organisaient des activités de financement pour plusieurs organismes, personnes ou bonnes œuvres.

En 1989, le Cercle des fermières de Guyenne a dû se résigner à se dissoudre à cause de la diminution du nombre de ses membres et du manque de relève. Le 17 juin 1991, les biens des Fermières ont été remis à « La Ruche », organisme local où les femmes continuent à faire du tissage, tricot, etc.

Photo : À Amos, juin 1955. Exposition et réunion des Fermières intercercle.
Collection privée - Paroisse Saint-Émile
 

La Ligue du Sacré-Coeur

La fondation de la Ligue du Sacré-Cœur a eu lieu le 19 octobre 1952. Seuls les hommes pouvaient en être membres et presque tous les hommes de Guyenne l’ont été!

1963. Cœur de Jésus, que votre règne arrive. M. Léo Ouellet, Guyenne, est membre de la Ligue de Sacré Cœur. « En cas d’accident grave, appelez un prêtre. À mon décès, avertissez l’aumônier de la Ligue de ma paroisse, pour que les ligueurs viennent réciter les prières d’usage. Cœur sacré de Jésus, j’ai confiance en vous. »  Au verso, « Mes obligations de ligueur. Faire chaque jour l’Offrande de ma journée au Sacré Cœur et, au moins chaque mois, la Communion réparatrice. Sanctifier le dimanche et voir à ce qu’il soit sanctifié. Éviter, combattre et réparer le sacre et le blasphème. Éviter, combattre et réparer l’intempérance. Suivre avec un respect filial les directives de l’Église. »

En 1955, la Ligue du Sacré-Cœur déboursait 205 $ pour acheter la statue du Sacré-Cœur de Guyenne. Le 18 juin 1967, la Ligue est devenue les « Chrétiens d’aujourd’hui ». En plus des objectifs de piété, on donnait beaucoup d’importance à la réflexion évangélique et à l’engagement dans son milieu.

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Lors des grandes cérémonies religieuses, les dirigeants portaient la bannière, la collerette et l’insigne; ceci ajoutait de la splendeur aux processions et à certaines cérémonies religieuses. À la procession de la Fête-Dieu, ils portaient fièrement leur drapeau.

La dernière assemblée des Chrétiens d’aujourd’hui a eu lieu le 23 avril 1972.

Conseil pastoral paroissial

Le 30 avril 1972 avait lieu une réunion paroissiale en vue de former un C.P.P., groupe de laïcs, accompagné de leur pasteur, qui étudie la situation de la paroisse dans le but de penser à l’ensemble de l’action pastorale de l’Église locale, organe de réflexion qui voit au « progrès de la vie chrétienne ».

Entre 1984 à 1989, le C.P.P. organisait les fêtes de la fidélité pour les couples qui fêtaient un anniversaire de mariage. En 1991, il organisait la « Fête de l’amour » pour les couples non mariés afin de reconnaître leur apport dans la communauté.
  
Le C.P.P. s’impliquait activement dans l’animation paroissiale et, le 19 mai 1973, il organisait une rencontre paroissiale à 21 h. sous le thème « Guyenne, vie ou trépas…».

Des célébrations de la Parole existent depuis 1987. Les premières personnes responsables pour ces célébrations étaient Mmes Marie Simard, Francine Simard et Yolande Desharnais.

Au cours de son existence, le C.P.P. a connu des hauts et des bas, mais, grâce à la ténacité, au dévouement et à la générosité de ses responsables, il a réussi à surmonter les difficultés, à motiver son équipe et à donner le meilleur de lui-même pour que tous les groupes se sentent appréciés. 

À leurs assemblées, on discutait de plusieurs sujets, mais la dernière réunion répertoriée des assemblées s'est tenue le 28 avril 1993.

Photo : Le dernier C.P.P. en 1991. 
De gauche à droite:  Marie-Marthe Rivest, Lebel, l’abbé Raymond Boulay, Lyna Boulé et Yolande Desharnais.
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Union des cultivateurs catholiques

En décembre 1947 a été fondée l’Union des cultivateurs catholiques (U.C.C.) locale pour trouver des solutions aux difficultés d’adaptation des membres à cette formule coopérative et aux règlements sévères du Syndicat (50% d’épargne sur les gains, groupes de travail obligatoires, boissons alcoolisées interdites, etc.).

Parmi ceux qui ont pris part à l’organisation et au fonctionnement de l’U.C.C., nommons MM. Gérard Lemieux et Émilien Dion; mais, surtout, M. François Labonté qui fut le fondateur et l’âme dirigeante.

Le 4 août 1953, grâce à M. Joseph Laliberté qui appuyait sur le fait que notre paroisse donne le bon exemple à plusieurs mouvements de la province; le congrès diocésain de l’Union des cultivateurs catholiques avait lieu à Guyenne afin de prouver à l’Abitibi qu’il y avait moyen de faire un congrès dans une paroisse où tous les paroissiens étaient membres de l’U.C.C.

En Abitibi, le coopératisme s’implantait. La paroisse la plus célèbre était sans contredit Guyenne, appelée la Petite-Russie. Pour assurer le succès de la formule, des sessions d’études avaient lieu le soir et les fins de semaine permettant de dispenser une formation aux futurs coopérateurs, ce qui était indispensable à la réussite des futures coopératives. Puis, le clergé, les agronomes régionaux, les dirigeants locaux de l’U.C.C. et la population étaient en mesure de mettre sur pied des beurreries coopératives, des magasins coopératifs de détail, des caisses populaires et des chantiers coopératifs.

Photo : Une équipe d’études au travail.
Collection privée - Paroisse Saint-Émile
 

Vieux fanal

En novembre 1972, les « jeunes » réfléchissaient pour avoir un local de loisirs. Le Conseil pastoral paroissial abordait également une réflexion sur les « loisirs des jeunes ».

Le 17 avril 1976 a eu lieu l’inauguration officielle du Vieux fanal. Un lieu de rencontre et de repos pour tous, avec musique et un modeste restaurant, où on pouvait jouer aux cartes, au ping-pong et à divers jeux.

« Vous êtes les bienvenus au Vieux Fanal, lieu de rencontre réalisé en vue d’un rapprochement humain, si nécessaire dans la vie paroissiale. C’est un endroit où vous pourrez jouer, parler intimement, arriver à vous connaître davantage et ainsi resserrer les liens de l’amitié tel que vous l’avez vécue au début de la paroisse. Ensemble, nous déplorons l’absence de M. le Curé, puisqu’il n’est qu’un demi-curé pour nous. C’est l’occasion pour tous de réfléchir sur la nécessité d’avoir un animateur pour la paroisse. Pensons-y pendant ces quelques minutes de silence, après lesquelles nous réciterons une prière » […]

Prière: « Seigneur Jésus, sois chez-vous en ce lieu de rencontres qui a été réalisé pour une plus grande fraternité. Bénis chacun de ceux qui viendront ici pour rencontrer leurs frères et pour les aimer comme toi tu les aimes! Amen ».

Après avoir connu certaines difficultés, 1983 marque la fin de son existence. Le Vieux Fanal a été un lieu d’activités très vivantes et toutes les générations ont pu en profiter.

Photo : Bienvenue au « Vieux Fanal », 17 avril 1976.
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

L'oeuvre des vocations

Le 23 octobre 1955, les paroissiens décidaient de créer un Fonds d’éducation, pour venir en aide aux jeunes peu fortunés qui souhaitaient s’orienter vers la prêtrise.

Une assemblée de paroisse s’est tenue le 5 février 1961, car le Fonds d’éducation avait atteint la somme de dix mille dollars. Il est donc devenu nécessaire d’établir définitivement l’Œuvre des vocations de Guyenne assujettie à l’Œuvre des vocations d’Amos.

Pour bénéficier d’une bourse, l’étudiant devait établir domicile dans la paroisse de Guyenne, excepté s’il se destinait au Sacerdoce en pays de mission. Environ une quinzaine de personnes ont bénéficié de ces bourses.

En décembre 1969, considérant qu’il n’y avait pas de vocations religieuses dans la paroisse, le curé Rolland Massé a suggéré que l’Oeuvre aide des étudiants qui se destinaient à la prêtrise dans la Mission du Père Léandre Dion, des Pères des missions étrangères et dans celle du Père Étienne Rivest, des Pères du Saint-Esprit.

En décembre 1979, l’Œuvre des vocations d’Amos redonnait son autonomie à celle de Guyenne et, le 3 février 1980, le fonds fut rapatrié à Guyenne sous la responsabilité de la Fabrique.

En plus d’accorder des prêts aux étudiants de la paroisse, l’Oeuvre a aussi aidé (prêts, bourses ou aides financières) plusieurs organismes et personnes. 

L’Oeuvre des vocations de Guyenne continue encore aujourd’hui à soutenir la pastorale paroissiale.

Photo : Curé Rolland Massé
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Vocations - Léandre Dion

Comme partout au Québec, à l’époque c’était très valorisé que des enfants de la paroisse soient appelés par la vocation. En effet, Guyenne n’en fait pas exception.

Léandre Dion, a passé la majeure partie de sa jeunesse à Guyenne où, sans doute, son désir de vocation a germé pour enfin s’épanouir et quitter le pays pour aller œuvrer en Amérique latine. Il s’agit de la première vocation missionnaire de cette paroisse. Son père était un homme très religieux. Léandre Dion a été prêtre des missions étrangères. Il a passé près d’une dizaine d’années au Honduras. Lorsque son père est décédé, il est revenu du Honduras, a quitté les ordres et s’est marié.

 

Frères Robert et François Bernier

Les frères Bernier, fils de M. et Mme Donat (Marie-Paule) Bernier, ont pris l’habit chez les Petits Frères du Sacré-Cœur de Shawinigan, respectivement en 1993 et 1996. Leurs parents sont des Bérêts blancs. Robert est devenu Frère Marie-Gabriel-de-St-Jean et François, Frère François-Marie-de-Fatima. Leur mère faisait l’école à domicile à ses enfants. Ils étaient isolés du village et n’avaient pas beaucoup de contacts avec les autres enfants. Ni Robert ni François n’ont fait d’études dans des institutions. Comme Robert le mentionne :

« C’est par la grâce de Dieu que nous sommes devenus prêtres ».

En 2019, Robert est toujours à Shawinigan et François est en France. À une demande faite auprès de Robert, voici la réponse que nous avons reçue :

« Au sujet des résumés biographiques sur les frères, mon supérieur m'a rappelé que notre Règle nous interdit de parler de nous, tout simplement parce que nous privilégions dans notre vie l'exemple de la vie cachée à Nazareth pour mieux nous unir à Notre-Seigneur dans ses volontés et nous oublier nous-mêmes au service de la communauté dans laquelle nous vivons. »

Photo : Les frères Bernier accompagnés de leurs parents
Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Père Étienne Rivest - Missionnaire spiritain

Né en 1937, il est arrivé à Guyenne dès l’automne 1947. Il était le fils de M. Albert Rivest et de Mme Lucienne Beauséjour. Il a été ordonné prêtre, en 1965, dans la Congrégation des Pères du Saint-Esprit. Le 26 juin 1965, il recevait l’ordination sacerdotale à Guyenne des mains de Mgr Albert Sanschagrin, évêque du diocèse d’Amos.

Étienne Rivest a toujours été très édifié par la ferveur, l’entraide, la bonne entente, l’esprit de service, la communication facile, la simplicité et l’unité qui existaient parmi les « pionniers ».

Au prône du 28 août 1966, le curé Roland Massé disait : « J’ai pensé remettre la collecte d’aujourd’hui au Révérend Père Étienne Rivest pour ses missions. »

Après son ordination, il n’a pu rejoindre ses confrères spiritains en Afrique car c’était la guerre au Biafra ! Il n’est parti qu’en janvier 1967. Ce premier stage, de 1967 à 1970, a été très dur. Il a failli y laisser sa peau. Les années qui ont suivies ont été plus agréables. Pendant ses vacances au pays, il ressentait toujours un grand plaisir de se retrouver à Guyenne afin d’y refaire ses forces.

En juin 1996, on lui demandait de revenir au Québec pour aider ses confrères dans les œuvres d’ici. Il disait : « (…) La pensée qui m’encourage le plus, c’est que de temps à autre, j’aurai la consolation de revivre dans le pays d’en haut si accueillant et peuplé de précieux souvenirs… »

Photo : Père Étienne Rivest en mission au Nigéria.
Collection privée - Paroisse Saint-Émile
 

Sr Cécile Delisle

Née le 24 juillet 1955, elle est la fille de Mme Jeanne d’Arc Lapierre et de Lorenzo Delisle. Très impliquée dans sa paroisse, elle s’est intéressée aux sciences de la nature et elle était aussi très active au Camp Chicobi.

Respectueuse de l’environnement, et, sans le savoir, elle préparait déjà sa vocation de missionnaire laïque auprès des jeunes de la rue en Afrique. Elle approfondissait l’amour de son Seigneur par la lecture de la Parole.

Elle est arrivée en Afrique le 15 septembre 1978 comme professeure à Ouadougou. Très vite elle a appris à connaître ses élèves par leur nom et à parler avec eux dans leur langue. Le 21 novembre 1988, son engagement se terminait.  « Ma première réaction : Dieu m’a trompée! Le deuxième flash, le néant : à 33 ans, après avoir tout abandonné pour me consacrer aux enfants de la rue, je perds tout du jour au lendemain, je tombe à zéro, il ne me restait rien, même pas un projet! En troisième lieu, une certitude : Jésus est passé par la Croix, je suis donc sur la bonne route! La promesse de résurrection m’a tenue durant ce temps d’épreuve. » 

Puis, on lui a offert de travailler dans un atelier pour personnes avec des handicaps lourds.  Elle a accepté « parce que, dans la foi, j’ai entendu un appel. »

En 1997, elle était active dans la pastorale de sa paroisse.  Elle dit toujours « Que Ta volonté se fasse, Seigneur! »

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile
 

Vocations - Monique Laverrière

Monique Laverrière était la fille de M. Albert Laverrière. Elle a prononcé ses vœux chez les Sœurs Grises au noviciat de Nicolet. Elle a fait sa vie en communauté. Son père était un homme ordinaire catholique, mais pas assidu dans sa pratique. Il était membre de certains organismes. Par contre, il a éduqué sa famille très religieusement.
 

Curé désservant Laurent Bussières 1946-1950

Le lundi 6 octobre 1947, le curé Laurent Bussières de Launay a adressé la parole aux jacistes en leur disant qu’il se rendrait dire la messe à chaque dimanche à Guyenne en attendant qu’un prêtre y soit établi à demeure.

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile
 

Curé Laurent Desrochers 1950-1956

L'abbé Desrochers a été le premier curé résident à Guyenne. On dit que c’était un curé très sévère. Suite à certains événements, il a divisé la paroisse. Il semblerait qu’il n’était plus vraiment aimé par la population lors de son départ.

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Curé Maximilien Legault 1956-1957

Ce curé faisait souvent référence à son ancienne paroisse, soit Val-St-Gilles qui est au nord de La Sarre, près des limites de la Baie-James. Il devait s’ennuyer, apparemment.

 

Curé Armand Gendron 1958-1961 - Anecdote

Il avait une voix forte et, si on n’était pas de son « côté » en politique ou si on faisait de la « gabale », il ne se gênait pas de le mentionner haut et fort en chaire. Sans dire le nom des personnes, les paroissiens savaient de qui il s’agissait en suivant son regard… Parfois, c’était mieux de ne pas avoir son propre avis à cette époque si on voulait être le « chouchou » du curé.

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Curé Yvon Lapalme 1962-1964 - Anecdote

Il ne tolérait pas les rapprochements entre amoureux (se tenir la main, etc.). Lors d’une soirée où les jeunes regardaient un film, il a séparé un couple qui était collé. Ce qu’il ignorait, c’est que ce couple s’était marié dans une autre paroisse. Comme on dit, « ce qui se passe dans la chambre à coucher, reste dans la chambre à coucher. »

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Curé Rolland Massé 1964-1970 - Anecdote

Un curé avec beaucoup d’énergie. C’était un très bon chasseur de gros et petits gibiers. Par contre, notre bon curé avait un drôle de fétichisme, il appelait toutes les femmes des « Catherine »; pour lui, c’était toutes des Catherine. Catherine 1, Catherine 2, Catherine 3, Catherine 4…va savoir pourquoi?

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Curé André Asselin 1970-1981

Un grand biologiste et chercheur.  Il s’adonnait également à la taxidermie. Il était généreux pour transmettre ses connaissances. Il ne se gênait pas pour « mettre les mains à la pâte », il a participé aux travaux de changement de la devanture de l’église, à 80 ans, il déneigeait encore des toitures, etc. Un homme qui ne se plaignait jamais et appréciait la moindre petite attention faite à son égard.

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Curé Marcel Lussier 1981-1986

Il était un professeur de morale. Son apôtre préféré était Luc.

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Curé Raymond Boulay 1986-1991

C’était un homme avec beaucoup d’entregent, facile d’approche. On pouvait le tutoyer.

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Curé Hilaire Dostie 1991-1997

Lors de son sermon, il avait toujours un fait réel à raconter en lien avec l’évangile du jour. En 1997, le curé Hilaire Dostie a écrit une lettre pour le 50e anniversaire de Guyenne. En voici le texte :

« Chères gens de Guyenne,

Les hommes et les femmes de ce pays ont hérité d’une terre que leurs parents ou leurs grands-parents avaient eux-mêmes apprivoisée à coup de foi et d’efforts ardus, en rivalisant d’intelligence avec les éléments propres à la nature nordique. Après s’être approprié de la terre de Guyenne en 1946, nos ancêtres ont voulu édifier une société neuve où l’esprit de charité et de collaboration en serait le fondement. Ainsi naissait ici la force de la coopération qui illumine encore notre quotidien. 50 années plus tard, leurs fils et leurs filles continuent l’œuvre commencée avec la même foi, le même courage, la même force, la même détermination et une même créativité indéfectible. Guyenne est fière de ses racines ! Aux merveilleuses gens de Guyenne, je souhaite les mêmes qualités laissées en héritage par les hommes et les femmes qui ont enrichi ce territoire pour le bonheur de leurs enfants et la prospérité du pays. Ainsi l’œuvre de la création se continue grâce à l’intelligence de vos mains et à la générosité de vos cœurs. Soyez spécialement bénis et féconds. »
                                                              
C’était un bon homme sentimental !

Photo : Collection privée - Paroisse Saint-Émile

Curé Jean-Louis Blanchard 1997-2012 - Anecdote

Un homme à la parole lente. Juste avant la fin de chaque messe, il allait s’asseoir pour faire une réflexion de quelques minutes. Il fermait les yeux et on avait l’impression qu’il sommeillait. Puis, il faisait la conclusion de la messe. Au début, les paroissiens ne comprenaient pas trop s’il annonçait une sieste ou un simple moment de silence, mais finalement, ils ont bien réussi à s’attacher à ses manières un peu plus…uniques de faire les choses. On peut bien voir ça vu le nombre d’années qu’il est resté (15 ans).

Curé Nicolas Tremblay 2012-2016

Un jeune curé avec un très beau sourire. Il jouait de la guitare et chantait. Il impliquait les paroissiens en leur posant des questions. Il était proche de tous.

Curé Raymond Martel 2016-2017

Il est l’économe du diocèse d’Amos. Il était très à l’écoute des gens. Il prenait le temps pour chacun. Il prenait le temps de réflexion avant de donner un conseil ou un commentaire très réfléchi et sage.

Curé Javier Zuluaga 2017- aujourd'hui

Un curé dont la langue maternelle est l’espagnol. Avant d’arriver ici, il ne parlait pas français; il en a fait l’apprentissage. Au début, les paroissiens avaient beaucoup de difficulté à le comprendre. Il fait souvent référence à l’Ancien Testament. Il avait tendance à faire de longs sermons (plus ou moins ½ heure).  Maintenant, ils sont plus courts.

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Circuit du patrimoine religieux et spirituel

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Presented by : Ville d'Amos (Tourisme Amos-Harricana)

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